Bac 2017 : Deux lycéennes voilées saisissent le Défenseur des droits après des contrôles jugés “humiliants”
Plusieurs étudiantes qui sont arrivées voilées lors de l’épreuve de français du 19 juin auraient subi un traitement « déstabilisant » avant l’épreuve.
Les deux lycéennes jugent qu’elles ont été déstabilisées avant l’épreuve. Selon nos confrères du Parisien, des jeunes filles qui se sont présentées voilées à l’examen le 19 juin dernier ont été confrontées à une fouille très approfondie contrairement aux autres candidats.
Une fouille poussée
L’affaire a également été relayée par l’une des étudiantes concernées sur Twitter. Randa, scolarisée dans une école privée où on lui permet de garder son voile, arrive à l’épreuve de français avec son foulard.
Plusieurs autres candidates sont également voilées dans la salle d’examen. Le personnel de surveillance aurait alors demandé à toutes les filles portant un foulard de sortir de la salle devant les autres. Ce même personnel encadrant aurait alors demandé à ces filles de retirer leur voile et se détacher les cheveux pour vérifier qu’aucun objet n’y était caché. On leur aurait également fait retirer leur gilet ou soulever les robes pour vérifier une nouvelle fois si rien n’était dissimulé.
Une fouille jugée « injuste » et « déstabilisante » pour Randa qui précise qu’aucun élève non-voilé n’avait été fouillé.
De l'epreuve est humilant sachant que personne d'autre n'a eté fouillé malgré (gilet,veste cjeveux attaché,sarouelle et robe! )
— Randa (@b__danaa) June 19, 2017
Le rectorat dément
Du côté du rectorat de Paris, la version est quelque peu différente. Selon un porte-parole qui s’est confié à l’AFP, « Il n’y a pas eu de fouille physique », mais juste un contrôle antifraude « comme on le fait systématiquement ». « On leur a demandé de retirer leur foulard pour vérifier qu’il n’y avait pas un portable caché », ajoute ce même porte-parole.
Selon la circulaire datée du 18 mai 2004 à propos de la laïcité, les élèves d’établissements privés ont le droit de conserver des signes religieux pour passer leurs examens. Ils doivent cependant se soumettre « aux règles d’organisation de l’examen qui visent notamment à garantir le respect de l’ordre et de la sécurité, à permettre la vérification de l’identité des candidats ou à prévenir les risques de fraudes ».
Quoi qu’il en soit, deux des lycéennes concernées ont décidé de saisir le Défenseur des droits.