AVC : les cartes aussi efficaces que les jeux vidéo pour la rééducation
Une étude canadienne révèle que pour améliorer la motricité de patients ayant subi un AVC, une partie de cartes apparaît toute aussi pertinente qu'une session sur une console de jeu vidéo.
S’il fallait l’énoncer auprès d’esprits excessivement craintifs, l’AVC n’est pas une fin en soi. Des moyens de rééducation existent ainsi pour retrouver, ne serait-ce que partiellement, l’usage d’un membre ou d’un sens rendu inopérant après l’accident. Mais les pratiques disponibles délivrent-elles des résultats semblables ?
Pour répondre à cette question, des chercheurs de l’hôpital St. Michael de Toronto (Canada) ont conduit un essai clinique mettant en opposition des jeux de cartes et des sessions de jeu vidéo. Et les résultats de cette étude, parue fin juin dans la revue scientifique The Lancet Neurology, de ne mettre aucun de ces moyens en position dominante.
Jeux de cartes et Wii : une étude canadienne sur l’après-AVC
L’essai, comme le rapporte Pourquoi Docteur ?, a concerné 141 personnes âgées d’une soixantaine d’années. Des patients atteints de troubles moteurs des membres supérieurs et dont la prise en charge a été assurée par 14 centres de réadaptation de quatre pays différents (Canada, Argentine, Pérou et Thaïlande).
Consécutivement à une rééducation classique, ces participants ont été divisés en deux groupes pratiquement égaux (71 et 70) : l’un a été invité à jouer à la Wii de Nintendo, et l’autre à des jeux de cartes, de dominos ou de balles, le tout pendant dix sessions d’une heure chacune.
Des résultats semblables et significatifs
Et il s’est avéré qu’au terme de deux semaines d’essai, la motricité des patients des deux groupes s’est vue améliorée d’au moins 30%. Un taux étant même grimpé jusqu’à 40% après un mois d’étude. Le docteur Gustavo Saposnik, neurologue à l’Hôpital St. Michael et auteur de l’essai clinique, explique ainsi que les deux pratiques se valent :
“Nous n’avons pas observé de différence significative entre les groupes en termes de force, de dextérité, de motricité globale et de qualité de vie. Nous apprécions tous les nouvelles technologies et avons tendance à penser qu’elles surpassent les stratégies d’antan, mais parfois, ce n’est pas le cas. Dans ce cas précis, une simple activité récréative est aussi efficace que la technologie.”