Avale-t-on vraiment 8 araignées par an durant notre sommeil ?
Parmi les croyances à la vie dure, celle voulant que huit araignées s'introduisent chaque année dans l'organisme d'un individu pendant son sommeil. La vérité est cependant toute autre.
Il se dit que chaque année, tout un chacun avale un certain nombre d’araignées durant son sommeil. Cela peut être trois, huit voire plusieurs dizaines. Où la réalité se situe-t-elle ? Il y a près de dix ans, Rod Crawford, conservateur des arachnides au Burke Museum de Seattle (États-Unis), s’était exprimé sur la question dans un article de Mental Floss.
Avaler ne serait-ce qu’une araignée pendant le sommeil serait très compliqué
Selon le spécialiste, pour avaler ne serait-ce qu’une araignée, plusieurs conditions doivent être réunies, et certaines d’entre elles sont pratiquement impossibles à mettre en pratique. Pour commencer, on doit forcément avoir la bouche ouverte. Des personnes dorment ainsi, d’autres non. Deuxième condition, l’araignée doit pouvoir entrer dans le lit. « Un lit tout à fait normal et bien fait peut être traversé par une ou deux araignées par an », indique le conservateur. Mais comme l’écrivent les docteurs Aaron Carroll et Rachel Vreeman dans un ouvrage faisant tomber des mythes, le simple fait qu’un humain bouge dans son sommeil est suffisant pour dissuader une araignée de se promener près du visage de cet être.
L’air chaud expiré, au puissant effet dissuasif
Troisième circonstance, l’araignée doit trouver l’endroit où se trouve la bouche. Et même après cela, l’arachnide doit parvenir à pénétrer dans un conduit expirant de l’air chaud. Rod Crawford invite à se livrer à une expérience pour démonter cette condition : « Essayez de souffler sur une araignée et voyez comment elle réagit ! Elles ne trouvent pas ça attirant ! »
Une déglutition pas automatique
Enfin, il faudrait que la personne avale l’araignée. Les docteurs Carroll et Vreeman expliquent cependant que « nous n’avalons pas automatiquement chaque fois que quelque chose entre dans notre bouche. » En d’autres termes, un tel risque est proche du zéro : « La probabilité que toutes ces choses se produisent ensemble – qu’une araignée errante, potentiellement suicidaire, se trouve à proximité de votre bouche et qu’elle s’aventure dans l’espace respiratoire humide et sombre et déclenche votre réflexe de déglutition – est vraiment incroyablement faible ».