Autriche : après une année 2015 record en demandes d’asile, le pays durcit le ton
L'Autriche a accueilli en 2015 trois fois plus de demandeurs d'asile que l'an passé. La coalition au pouvoir révise actuellement sa politique et durcit le ton. Elle parle désormais d'un meilleur contrôle des migrants.
L’Autriche se classe sur le podium des nations européennes ayant reçu le nombre le plus élevé de migrants en rapport à sa population. Elle se classe après l’Allemagne et la Suède. Avec une population de seulement 8,5 millions d’habitants, l’insertion des 90.000 demandeurs d’asile arrivés en Autriche semble atteindre ses limites selon les autorités.
Rendre l’Autriche moins attractive pour les migrants
La coalition au pouvoir hausse le ton face à la gestion des migrants par l’Union Européenne. Werner Faymann, le chancelier social-démocrate, demande à l’Union Européenne un meilleur contrôle du flux de migrants à la frontière slovène et désire, si la loi le permet : “faire le tri entre réfugiés économiques et réfugiés de guerre“.
Reinhold Mitterlehner, le vice chancelier conservateur, indique que beaucoup de demandeurs d’asile choisissent l’Autriche “pour des raisons d’optimisation économique“. Johanna Mikl-leitner, sa ministre de l’Intérieur va plus loin en déclarant qu’il était nécessaire de rendre l’Autriche “moins attractive” pour les migrants.
L’Allemagne refoule des migrants vers l’Autriche
Selon la police autrichienne, l’Allemagne refoulerait vers l’Autriche un nombre croissant de réfugiés souhaitant gagner la Scandinavie. L’Allemagne de son côté confirme qu’il y avait effectivement une hausse des migrants refoulés vers l’Autriche mais se défend de directives dans ce sens.
La question des demandeurs d’asile fait en Autriche comme dans beaucoup de pays d’Europe le jeu de l’extrême droite qui ne cesse de croître. Le plus gros des demandeurs d’asile en Autriche sont de nationalité afghane, syrienne et irakienne. Le pays fait face à la plus grosse vague de migration depuis la guerre dans les Balkans durant les années 90. Mais l’afflux reste moindre cependant que lors de la répression de l’insurrection de Budapest par les armées soviétiques en 1956.