Au centre de notre galaxie, le trou noir semble avoir de plus en plus d’appétit
Sagittarius A*, le trou noir supermassif siégeant au coeur de la Voie lactée, fait preuve d'une activité jamais en vingt-quatre années d'observations.
Des astronomes de l’Université de Calfornie-Los Angeles révèlent que Sagittarius A* (ou Srg A*) est doté d’un appétit d’objets beaucoup plus vorace qu’à l’accoutumée. Andrea Ghez, professeure de physique et d’astronomie, déclare au quotidien britannique Guardian : “Nous n’avons jamais rien vu de tel durant les 24 ans pendant lesquels nous avons étudié ce trou noir supermassif. En général, c’est un trou noir assez tranquille. Nous ne savons pas ce qui induit un tel festin”.
13.000 observations du trou noir
Leur étude s’appuie sur 13.000 observations, menées depuis 2003 et sur 133 nuits, du trou noir situé au coeur de notre galaxie. Au mois de mai dernier, Sagittarius A* s’est soudainement éclairé jusqu’à 75 fois sa luminosité habituelle. Tuan Do, co-auteur de l’étude, précise : “Lors des premières observations que j’ai faites cette nuit-là, Sagittarius A* était si brillant que je pensais l’avoir confondu avec l’étoile S0-2. Mais il est rapidement devenu évident que la source devait être le trou noir”.
Quelle explication ?
Mark Morris, également professeur de physique et d’astronomie, s’interroge : “La grande question que l’on se pose, c’est si le trou noir est en train d’entrer dans une nouvelle phase. Par exemple, si le taux de gaz tombant dans le trou noir a augmenté pendant une période prolongée, ou si nous avons simplement assisté au feu d’artifice issu de quelques blocs de gaz inhabituels”. L’étoile So-2, évoquée plus haut par son confrère Tuan Do, pourrait à ce propos s’être approchée suffisamment près du trou noir pendant l’été 2018, dégageant beaucoup de gaz et induisant l’activité particulièrement importante de Sagittarius A*. L’autre théorie avancée est l’absorption par le trou noir de plusieurs astéroïdes massifs.