“Atomik”, la vodka made in Tchernobyl certifiée non radioactive
Des chercheurs britanniques et ukrainiens ont élaboré cet alcool à partir de céréales et d'eau provenant de la zone d'exclusion de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire.
Une équipe britannique de l’université de Portsmouth a collaboré avec des confrères ukrainiens afin de produire une vodka à partir de récoltes effectuées près du site de Tchernobyl en Ukraine. La BBC, reprise par Courrier International, précise que “Cette ‘vodka artisanale’ fabriquée à partir de céréales et d’eau venues de la zone d’exclusion de Tchernobyl est le tout premier produit de consommation originaire de la région abandonnée autour de l’ancienne centrale nucléaire”.
Pas de radioactivité après distillation
Pourquoi choisir un alcool plutôt qu’un autre produit ? Car grâce au processus de distillation, des céréales contaminées peuvent entrer dans sa fabrication. À la fin de ce développement, la seule radioactivité présente consistait en du carbone 14, “au même niveau que dans tout autre alcool fort”, précise un un communiqué.
Jim Smith, de l’université de Portsmouth, explique : “à l’issue de la distillation, les impuretés sont concentrées dans le résidu. Nous avons donc choisi du seigle légèrement contaminé, et de l’eau de la nappe phréatique de Tchernobyl, et nous avons réalisé une distillation”.
Des terres exploitables ?
“C’est la bouteille d’alcool la plus importante au monde parce qu’elle pourrait aider les communautés vivant dans et autour des zones sinistrées à reprendre pied”, poursuit le communiqué. Pour quelle raison ? Gennady Laptev de l’Institut hydrométéorologique ukrainien a répondu à la BBC : “Nous ne sommes pas obligés d’abandonner complètement ces terres : nous pouvons les exploiter de diverses manières et en tirer des produits débarrassés de toute radioactivité”.
Cette année, seules 500 bouteilles seront produites, vendues en priorité aux touristes se rendant dans la zone d’exclusion. 75% du produit des ventes sera reversé à la communauté locale. Puis, à terme, une production à plus grande échelle est espérée.