Assurance chômage : le MEDEF refuse toute négociation à la hausse
Très ferme sur la question de la hausse des cotisations patronales pour l'assurance chômage, le MEDEF a hier indiqué qu'il refusait toute forme de négociation mettant de fait un terme aux discussions entamées en février.
C’est lors d’une réunion du conseil exécutif du MEDEF hier que la décision de refuser toute négociation sur une cotisation dégressive de l’assurance chômage a été prise. Les patrons les plus intransigeants ont donc réussi à convaincre leurs pairs à ne pas accepter de négociation et donc de mettre un terme de facto aux longues négociations entamées fin février.
Les durs du MEDEF refusent les négociations
Alors que les tensions sociales se font de plus en plus difficiles et que seul le chef de l’Etat voit une amélioration de la situation, la direction du MEDEF risque de jeter encore plus d’huile sur le feu d’une marmite sociale déjà bouillonnante. Selon un proche des négociations entamées entre les syndicats et l’organisation patronale sur l’assurance chômage, la direction du MEDEF après une réunion de son conseil exécutif, s’est déclarée « opposée à toute hausse de cotisations » notamment en ce qui concerne la « taxation sur les contrats courts« .
En conséquence, le mandat donné au négociateur du MEDEF ne lui permet pas de discuter d’une quelconque hausse des cotisations patronales. Une décision extrême qui conduit de fait à une rupture prématurée des discussions sur le sujet. Une source au MEDEF explique : « Dans la mesure où les syndicats ont demandé comme point préalable une augmentation des taxes sur les contrats courts, il est probable qu’il y ait un rejet » avant d’ajouter lucide que « Les syndicats vont sûrement considérer que la ligne rouge a été franchie« .
Le MEDEF fait preuve d’une grande irresponsabilité
Interrogé par nos confrères de BFMTV, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a ainsi déclaré en apprenant la nouvelle : « Je pense que le MEDEF fait preuve d’une grande irresponsabilité« . Eric Aubin, le négociateur de la CGT, estime que « Pour nous, la négociation est terminée. Jeudi, on va vers un constat d’échec, c’est fini » avant d’ajouter amer : « Ce qu’ils nous disent, c’est que chacun doit faire des efforts, sauf eux, c’est intolérable« .
Face au refus de négociation de l’organisation patronale, les négociations ne peuvent aboutir. Comme l’avait suggéré Myriam El Khomri, la très controversée ministre du travail, l’Etat pourrait reprendre la main. Si l’Etat ne reprend pas le dossier alors on se dirigerait vers une prolongation de l’actuelle convention d’assurance chômage.