Arrêts maladie : les médecins libéraux opposés aux propositions de la CNAM
Les syndicats de médecins apparaissent en désaccord avec plusieurs mesures proposées par la CNAM en milieu de semaine, entre autres celle d'une ROSP prenant en compte la durée des arrêts maladie.
Il y a maintenant plus d’une semaine, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) avait communiqué sur un bilan jugé positif de la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). Depuis la mise en place du dispositif en 2011, celui-ci aurait ainsi permis d’améliorer la prise en charge des malades chroniques et conduit à de meilleures prescriptions.
Et alors que l’an passé, les médecins libéraux se seront vu remettre un chèque moyen de 4.514 euros découlant de ces primes, il apparaît que la CNAM souhaite modifier les règles relatives à cette rémunération. À l’occasion d’une séance conventionnelle tenue jeudi, l’Assurance maladie a présenté un document souhaitant entre autres des arrêts maladie délivrés selon des indicateurs prédéfinis.
CNAM : la durée des arrêts maladie dictée par la HAS
Nos confrères d’Actu Santé .net précisent que les médecins libéraux sont ainsi appelés à se soumettre à la volonté de la Haute Autorité de Santé (HAS) quant à la durée des prescriptions, lesquelles peuvent aller de trois jours pour une angine jusqu’à trois semaines pour une entorse grave dans le cadre d’un “travail physique lourd”.
Pour le président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CFSM), le docteur Jean-Paul Ortiz, “c’est un mécanisme terrifiant parce que […], si on le mettait en place, ça permettrait à la caisse de vérifier en ligne si on a respecté le référentiel de la chef, et donc immédiatement à la fois [de] contrôler le médecin et le patient à l’échelon individuel pour chaque arrêt de travail”.
Des syndicats pourraient quitter les négociations
LA CFSM, de même que la FMF (Fédération des Médecins de France), le SML (Syndicat des Médecins Libéraux) et LE BLOC (union syndicale regroupant l’AAL, le SYNGOF et l’UCDF) ont menacé de quitter les négociations si jamais cette mesure était finalement inscrite dans la future convention médicale.
Sans compter une autre mesure de la CNAM elle aussi décriée par les syndicats, celle visant à créer des “malus concernant la rémunération des indicateurs d’efficience”. Le docteur Ortiz y voit là une proposition “inacceptable”.