Arnaque : des millions de bouteilles de rosé espagnol vendues comme du vin français
70 000 hectolitres de vin seraient concernés par cette tromperie selon la DGCCRF.
C’est l’un des produits phares de l’été. Avec l’arrivée des beaux jours et le retour en force des barbecues, le vin rosé retrouve peu à peu sa place sur nos tables. Le marché du rosé a d’ailleurs explosé ces dernières années et attise les convoitises des industriels.
Certains n’hésitent pas à franchir la ligne rouge pour prendre leur part du gâteau. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) vient en effet de lever le voile sur une escroquerie de grande ampleur qui visait à maquiller des vins espagnols pour les vendre comme du rosé français.
22 % de la filière concernée
Cette escroquerie de grande ampleur, qui concernerait des millions de litres de vin sur le marché français, a été révélée par nos confrères du Parisien. La DGCCRF a été alertée dès 2015 sur cette méthode de « francisation » des vins espagnols.
Une enquête a alors été lancée et en quelques mois à peine, 10 millions de bouteilles de vins espagnols vendues comme du vin de protecteurs français ont été découvertes chez quatre négociants français. Selon l’administration, 22 % de la filière française serait concernée par cette fraude.
Deux à trois fois moins cher à l’achat
Pour tromper le consommateur, le rosé concerné était souvent placé à côté de vin français dans les rayons des supermarchés ou des négociants. Les étiquettes se montraient volontairement évasives en portant des illustrations rappelant la France, la mention « mis en bouteille en France » ou encore l’inscription du pays d’origine en tout petit sur le dos de la bouteille ou des cubis.
Bien entendu, il ne faut pas aller chercher la motivation des revendeurs très loin. En 2016, le rosé espagnol s’achetait à 0,34 euro le litre en vrac contre 0,75 à 0,90 euro le litre pour le rosé français.
La DGCCRF a fait savoir que des poursuites allaient être engagées pour tromperie, pratique commerciale trompeuse, tromperie en bande organisée et usurpation de signe de qualité. Les prévenus risquent deux ans de prison fermes et 300 000 euros d’amende.