Armes chimiques : l’OIAC vote une résolution qui condamne l’EI et Damas
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a, hier, voté à huis clos condamnant l’Etat Islamique ainsi que Damas pour une utilisation d’armes chimiques.
Une résolution, largement inspirée par les Etats-Unis, condamnant Damas et l’Etat Islamique pour l’emploi d’armes chimiquesa hier été votée à huis clos par 28 des 41 membres du conseil exécutif de l’OIAC. Ce texte, notamment rejeté par la Russie, a été validé alors même que la Russie affirmait apporter des preuves que les djihadistes d’Alep utilisaient des obus au gaz chloré mais aussi au phosphore blanc.
Bombes au gaz chloré et gaz moutarde
Ce vote intervient après une longue enquête menée par l’OIAC en coordination avec l’ONU. Les rapports des deux organisations accusent l’Etat Islamique d’avoir mené des attaques en employant du gaz moutarde. Damas, de son côté, est accusé d’avoir employé des bombes contenant du gaz chloré en 2014 et en 2015.
Les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont sans surprise voté pour cette résolution. La Russie, qui avait rejeté les conclusions de l’enquête, mais aussi l’Iran, la Chine ou encore le Soudan ont au contraire voté contre ce texte largement inspiré par Washington. Neuf pays ont préféré dans le doute s’abstenir d’un tel vote. Le texte, en plus de condamner l’utilisation de telles armes, exige de la part des belligérants d’ « arrêter immédiatement tout recours » aux armes chimiques.
Dans un communiqué, Boris Johnson, le chef de la diplomatie britannique, a assumé son vote en assurant : « Il existe une volonté claire parmi la communauté internationale de tenir responsables de leurs actes ceux qui ont utilisé ces armes ignobles ». Le diplomate britannique estime, par ailleurs que : « Cette décision confirme que le régime Assad et Daech sont responsables d’avoir utilisé des armes chimiques abominables contre des civils ».
La Russie assure que les djihadistes possèdent toujours de telles armes
Au moment même ou l’OIAC allait procéder au vote de la résolution contre l’Etat Islamique et Damas, Moscou affirmait détenir des preuves que les djihadistes d’Alep utilisent toujours des armes chimiques. Dans un communiqué, l’armée russe assurait : « Les spécialistes du ministère russe de la Défense, ont trouvé des munitions d’artillerie non explosées appartenant à l’opposition syrienne, qui contiennent des substances toxiques ».
Moscou affirme que ces munitions ont été retrouvées dans une zone reprise aux djihadistes dans la périphérie sud-ouest d’Alep. La Russie, en accord avec l’OIAC, a décidé de procéder à une analyse plus poussée des bombes retrouvées. Ce n’est pas la première fois que les « groupes rebelles » luttant à Alep sont accusés d’utiliser des gaz toxiques. Damas a déjà par le passé accusé les djihadistes d’employer de telles armes.