Arctique : la banquise fond à un rythme plus soutenu que prévu

Illustration. Banquise au Groenland. Thomas_Ritter / Pixabay
Le réchauffement de l'océan Arctique est plus rapide que prévu et accélère avec lui la fonte de la banquise selon deux études suédoises.
Vous pensiez que le constat était déjà terrible pour la banquise de l’Arctique ? Et bien, ce serait pire que prévu… Nous le savons, les activités humaines et l’explosion de la production de gaz à effet de serre sont responsables d’une hausse constante des températures qui accélère la fonte des glaces. Alors que les Nations Unies avaient des projections déjà bien pessimistes, deux études suédoises précisent que le constat serait bien plus alarmant.
Des modèles trop optimistes
C’est sur la plateforme scientifique Journal of Climate que les travaux des chercheurs de l’université de Göteborg ont été publiés. Ces derniers ont d’abord étudié de près les rapports du GIEC et les 14 modèles déterminés par le groupe d’experts mandatés par l’ONU.
En recoupant les données avec plusieurs autres études, les chercheurs ont découvert que l’impact du réchauffement des eaux profondes de l’océan Arctique avait été sous-évalué, ce qui n’est pas sans conséquence sur la banquise.
La banquise fond plus vite que prévu
Alors que l’on sait déjà que l’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que n’importe quel autre endroit de la planète, les chercheurs ont remarqué que l’impact du phénomène « d » amplification arctique » est plus important que prévu.
Ce phénomène est spécifique aux zones qui comportent d’importantes surfaces de banquise. Alors que cette dernière réfléchit la lumière du soleil et renvoi sa chaleur grâce à sa couleur blanche, elle le fait de moins en moins à mesure qu’elle fond. Pire, les surfaces d’eau de mer plus importantes et plus sombres qui résultent de cette fonte absorbent le rayonnement solaire ce qui accélère le réchauffement océanique. Le cercle vicieux est alors enclenché.
Un manque de travaux sur le terrain
Depuis 1979 et les premières observations satellites, la surface de la banquise a été réduite de 48 % et son épaisseur de 66 %. Le problème, c’est que les travaux des scientifiques sont rendus compliqués par l’accès à la zone, ce qui explique une certaine latence dans l’exploitation des données. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’annulation des expéditions en Russie rend la recherche encore plus difficile.
Rappelons que la situation n’est guère plus reluisante en Antarctique où le “glacier de l’Apocalypse” est, lui aussi, plus que jamais menacé.