Arabie saoudite : une femme condamnée à 45 ans de prison pour des publications sur internet
Mardi, un tribunal saoudien a condamné une femme à 45 ans de prison pour des publications sur les réseaux sociaux. Quelques semaines plus tôt, une Saoudienne avait écopé de plusieurs dizaines d'années d'emprisonnement pour des faits similaires.
La nouvelle a été rapportée le jour même par l’ONG DAWN (Democracy for the Arab World Now). Une femme a été condamnée par un tribunal saoudien à 45 ans de prison. Une prévenue dont le tort a été de s’exprimer sur les réseaux sociaux, rapporte Le Parisien. Un document précise que Nourah al-Qahtani a été reconnue coupable d' » utilisation d’Internet dans le but de diviser la société » et « atteinte à l’ordre public ». Cette femme était détenue depuis le mois dernier.
Condamnée à 45 ans de prison, a priori « juste pour avoir tweeté ses opinions »
Abdullah Alaoudh, directeur de recherche pour la région du Golfe à DAWN, n’a pu que déplorer cette décision de justice : « La condamnation de [Nourah] al-Qahtani […] apparemment juste pour avoir tweeté ses opinions, montre à quel point les autorités saoudiennes se sentent enhardies pour punir les moindres critiques ». Est visiblement évoquée ici la visite du président des États-Unis Joe Biden en juillet dernier auprès du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS).
Une autre femme avait écopé de 34 ans pour des faits similaires
Le 9 août passé, soit moins d’un mois après la visite du chef d’État américain, un tribunal avait condamné une autre femme à 34 ans d’emprisonnement. Salma al-Chehab avait ici été reconnue coupable d’avoir « aidé » des dissidents à « déstabiliser l’État » en partageant leurs publications. Ce verdict avait été dénoncé par des ONG, et Human Rights Watch avait pointé la relative inaction des puissances proches de l’Arabie saoudite telles que les États-Unis et la France.
Une répression renforcée depuis 5 ans
Qu’ils soient simples opposants ou militants féministes, les dissidents saoudiens connaissent une répression plus forte depuis 2017, soit l’année où MBS a accédé au pouvoir. Un dirigeant depuis décrié pour des violations des droits humains au sein de son pays.