Arabie saoudite : le jeu d’échecs interdit par une fatwa
Le grand mufti d’Arabie saoudite a lancé une fatwa interdisant le jeu d'échecs, lequel ne serait ainsi qu'une perte de temps. Cette décision n'a pas manqué de faire réagir la sphère internationale.
Le jeu d’échecs est désormais persona non grata en Arabie saoudite. C’est ce qu’a ainsi déclaré à la télévision le cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, grand mufti de cette monarchie. Pour lui, “les échecs [sont] une perte de temps et d’argent. Et ils provoquent l’animosité entre les joueurs.”
Nos confrères helvétiques de La Liberté rapportent que la vidéo en question, récemment publiée sur la toile, date d’un mois. Garry Kasparov, champion du monde d’échecs de 1985 à 2000, s’est quelque peu moqué de cette fatwa sur Twitter tout en appelant à se pencher sur d’autres prohibitions émises par l’Arabie saoudite : “La tentative de l’Arabie saoudite d’interdire les échecs est stupide. Nous devrions nous préoccuper davantage de leurs interdictions concernant les droits de l’Homme et la démocratie.”
Jeu d’échecs interdit en Arabie saoudite : une fatwa “stupide” pour Garry Kasparov
Sur le réseau de l’oiseau bleu, le producteur de télévision libanais Nasser Fakih a quant à lui fait preuve d’une ironie marquée : “Le mufti d’Arabie a déclaré les échecs haram [NDLR : que la religion interdit]. Apparemment ce jeu requiert l’utilisation de votre cerveau et ça c’est haram”. Et un autre utilisateur de la plate-forme sociale d’avoir pour sa part levé l’interrogation d’un caractère licite, ou pas, des consoles de jeu de Sony (PlayStation) et Microsoft (Xbox).
Un mufti qui s’en était déjà pris à Pokémon
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce mufti est impliqué par l’interdiction d’un divertissement largement pratiqué. En 2001, il avait ainsi appelé à ce que les jeux d’aventure Pokémon soient bannis. Ces derniers s’apparentaient à ses yeux “à un jeu d’argent en raison de la compétition, impliquant parfois le paiement de sommes d’argent, entre les collectionneurs des cartes”. On peut au passage se demander si ce haut dignitaire religieux s’est déjà livré à une ou plusieurs parties d’échecs, et si oui, quelles ont été la teneur et la conclusion des sessions observées.