Après l’échec à l’Assemblée, le Sénat reprend l’examen du budget en commission

Vue impressionnante de la grande façade du Sénat avec des détails architecturaux complexes sous un ciel bleu clair.ADN
Après le rejet du projet de loi budgétaire à l’Assemblée nationale, le Sénat prend désormais la relève. Les discussions reprennent en commission, marquant une nouvelle étape cruciale pour l’examen du budget au Parlement.
Tl;dr
- Le budget 2026 revient au Sénat après un rejet.
- La droite sénatoriale refuse le compromis avec l’Assemblée.
- Des mesures fiscales clés seront annoncées à 14h.
Un budget sous tension, retour à la case départ
Difficile de se projeter sereinement alors que le projet de loi de finances pour 2026 entame une nouvelle étape ce lundi au Sénat. Après le rejet massif du texte par l’Assemblée nationale, les sénateurs s’apprêtent à plancher, dès 9h30 à huis clos, sur l’ensemble du volet « recettes ».
Ce tour d’horizon mené en commission des Finances s’annonce express, car le temps presse : l’examen solennel dans l’hémicycle débutera jeudi pour s’achever par un vote décisif le 15 décembre.
La droite sénatoriale campe sur ses positions
Pendant que l’exécutif, emmené par Sébastien Lecornu, conserve un mince espoir de compromis avant la fin de l’année, la majorité sénatoriale affiche une fermeté grandissante. Les récentes discussions autour du budget de la Sécu ont déjà mis en lumière une droite inflexible, peu encline à valider les compromis issus de l’autre chambre.
D’ailleurs, comme le rappelle Claude Raynal, président socialiste de la commission des Finances du Sénat : « La droite fait de l’affichage politique. Très bien, mais ça n’aura aucune utilité. Cela revient à donner l’ensemble du pouvoir parlementaire à l’Assemblée. Si ça continue comme ça, le Sénat n’en sortira pas grandi. »
Compromis ou impasse institutionnelle ?
À vrai dire, peu croient encore à un accord rapide entre députés et sénateurs. Même si Gérard Larcher, président du Sénat, mise publiquement sur « l’intelligence collective », son homologue des Républicains, Bruno Retailleau, désormais revenu au Palais du Luxembourg, promet de « revenir sur les folies fiscales de LFI et du Rassemblement national », tout en proposant « moins d’impôts et plus d’économies ».
Au vu des rapports de force actuels, la perspective d’une loi spéciale votée dans l’urgence avant fin décembre – simplement pour autoriser la levée des impôts – prend chaque jour davantage d’épaisseur.
Vers un projet alternatif au Sénat ?
Avec ce rejet initial par les députés, le Sénat se retrouve paradoxalement allégé : il débattra directement sur la version originale du gouvernement sans intégrer les amendements issus de l’Assemblée. Sa large majorité prépare donc sa propre mouture depuis plusieurs mois sous la houlette de François Bayrou. À noter que certaines propositions essentielles pourraient être avancées dès cet après-midi lors d’une conférence prévue à 14h : restriction possible de la taxe sur les holdings familiales, maintien du gel du barème de l’impôt sur le revenu ou encore suppression envisagée de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises figurent parmi les pistes actuellement étudiées.
Ainsi va la mécanique budgétaire française : tendue, incertaine et plus fracturée que jamais.