Après 105 ans, le risque de mortalité n’augmenterait plus
Des scientifiques italiens et américains affirment avoir établi qu'une fois l'âge de 105 ans atteint, le risque de mourir n'évoluerait plus pour devenir constant. Parler alors d'immortalité apparaîtrait toutefois quelque peu prématuré.
Une logique majoritairement approuvée veut que le risque de disparaître augmente avec l’âge. Mais cette probabilité grandissante a-t-elle une limite ? Des scientifiques italiens et américains affirment avoir découvert que oui, à partir de 105 ans. Le fruit de leurs recherches sur le sujet est rapporté dans l’édition de la revue Science datée du 29 juin 2018.
Pendant plus de deux siècles, sur la base des travaux du mathématicien britannique Benjamin Gompertz (1825), on a pu croire que que le risque de mortalité était exponentiel et que prendre de l’âge entrainait immanquablement une probabilité accrue de quitter ce monde.
Étude sur le risque de mortalité : un quart des centenaires étudiés a survécu
Mais alors que depuis plusieurs années, des études semblent ébranler ces observations pour ce qui est des levures, des vers et des insectes, l’être humain ne serait également plus concerné au bout d’un certain âge, relaie Le Monde. L’équipe du professeur Elisabetta Barbi, de l’Université Sapienza de Rome, s’est penchée de près sur les données de 3.836 Italiens âgés d’au moins 105 ans entre 2009 et 2015, avec une majorité de femmes étudiées (88%).
Il est apparu que seul un quart de ces personnes était encore en vie au terme de l’étude. Les auteurs de cette dernière se sont aperçus qu’avec le temps, les cohortes augmentaient en taille, avec donc des centenaires en hausse et même des super-centenaires (110 ans).
Une probabilité “bloquée” à 47,5% à 105 ans et au-delà
Pour parler chiffres, ces chercheurs estiment que le risque de mortalité se maintient à 0,475 à 105 ans et au-delà. Concrètement, cela veut dire que la probabilité de mourir dans ces âges reste de 47,5% et que ces centenaires peuvent, chaque année, espérer vivre 1,55 an de plus.
Ces résultats sont toutefois à modérer. France Meslé, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), souligne ainsi que le “plateau italien” étudié ici “ne renseigne que sur la situation italienne. Et encore : il n’écarte pas complètement l’hypothèse classique.” Et d’ajouter que des observations contraires semblent se dessiner en France et au Japon, sans compter que les données démographiques ont leurs limites : “À partir de 111 ans, le nombre de personnes est trop réduit pour faire des statistiques sérieuses. Et nous avons trois fois plus de personnes dans notre échantillon que les Italiens”.