Analgésiques : les médecins en prescrivaient moins pendant les nuits qu’en journée
Selon une nouvelle étude, les médecins prescrivaient moins d’analgésiques la nuit que pendant la journée.
Deux expériences viennent de mettre en évidence les préférences de prescriptions d’analgésique par les médecins. En effet, une récente étude israélienne publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) a dévoilé que les médecins délivraient plus fréquemment des analgésiques en journée, que pendant la nuit. Nous apprenons ainsi que ces derniers montreraient moins d’empathie pour la douleur du patient après avoir récemment terminé un quart de nuit.
Moins d’analgésiques prescrits durant la nuit
Pour arriver à cette conclusion, l’étude a été menée par une équipe multidisciplinaire dirigée par le professeur Shoham Choshen-Hillel de l’École d’administration des affaires de l’Université hébraïque de Jérusalem (HU), ayant suivi 67 médecins.
Ces derniers ont reçu des missions d’évaluation de l’empathie le matin, et répondu à des cas différents de mises en scène différentes de patients. À noter, ils étaient soit en quart de travail de 26 heures, soit en début de journée de travail.
Les résultats ont ainsi montré que les médecins ayant récemment erminé un quart de nuit avaient moins d’empathie face à la douleur. Ils affichaient notamment moins de réponses émotionnelles face à des photos de personnes souffrantes.
La deuxième partie de l’étude est venue examiner les décisions médicales prises lors de consultations par les médecins des urgences aux États-Unis et en Israël. Nous apprenons ainsi qu’ils étaient 20 à 30 % moins susceptibles de prescrire des analgésiques durant les quarts de nuit. En plus de cela, ils prescrivaient moins d’analgésiques que les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé.
Pr Choshen-Hillel, l’un des auteurs de l’étude, explique notamment : « Ils sont fatigués et donc moins empathiques à la douleur des patients. Lorsque nous avons examiné les papiers de sortie des médecins des urgences, nous avons constaté qu’ils prescrivaient moins d’analgésiques ».
En conclusion, le chercheur déclare que « le travail de nuit est une source de biais importante et jusque-là non reconnue dans la gestion de la douleur, probablement due à une perception altérée de la douleur. Les chercheurs expliquent que même les experts médicaux, qui s’efforcent de fournir les meilleurs soins à leurs patients, sont susceptibles aux effets d’un quart de nuit ».