Amazon publiquement critiqué par plus de 300 employés
Ces critiques sont principalement dirigées contre la politique environnementale du groupe. Un acte de défiance du règlement intérieur supposant désormais une autorisation préalable de la hiérarchie avant toute communication.
Mise à jour 28 janvier
Suite à la parution de la dépêche AFP, un porte-parole d’Amazon a tenu à apporter cet éclairage : “Nous sommes bien entendu sensibles à ces questions et nos engagements le démontrent. Prenons l’exemple du changement climatique : Nous avons fondé le ‘Climate Pledge’, lequel nous engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2040, soit dix ans avant l’Accord de Paris. Nous prévoyons également d’utiliser 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, et des milliers d’employés travaillent sur des initiatives de développement durable dans toute l’entreprise. Bien que tous nos employés soient invités à s’engager de manière constructive avec l’une des nombreuses équipes d’Amazon qui travaillent sur ces sujets, nous appliquons notre politique de communication externe et nous ne permettrons pas aux employés de dénigrer publiquement l’entreprise ou de dénaturer le travail de nos équipes qui développent des solutions à ces problèmes complexes ».
Ils sont 357 à avoir signé de leur nom une critique du groupe Amazon qui les emploie. Publiés dimanche sur le site Medium (en anglais), les témoignages du groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ) entendent “protester contre le règlement récemment rafraîchi qui interdit aux employés de s’exprimer publiquement sur les activités de l’entreprise sans autorisation préalable”. Un droit de réserve qui n’est pas rare mais qu’ils souhaitaient donc contester, tout comme le plan de mitigation du géant du commerce en ligne, jugé trop frileux par l’AECJ.
Une empreinte carbone dénoncée
Sarah Tracy, ingénieure informatique chez Amazon, écrit par exemple : “En tant qu’employés d’Amazon, nous sommes responsables, non seulement pour le succès de l’entreprise mais aussi de son impact. Il est notre responsabilité morale de parler haut et fort et les changements dans le règlement nous empêchent d’exercer cette responsabilité”. Alors que le groupe est pointé du doigt pour son empreinte carbone, son fondateur Jeff Bezos s’est engagé au mois de septembre dernier à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2040. Mais pour l’AECJ cet objectif est trop lointain, demandant à y parvenir dès 2030.
En interne, l’expression des employés encouragée
L’AFP a souhaité recueillir la réaction d’Amazon, qui n’a pas répondu. Cependant un article du Washington Post -propriété de Jeff Bezos et qui se fait beaucoup l’écho de l’AECJ – a cité Drew Herdener, un porte-parole. Il indique que le groupe encourage la prise de parole des employés mais en interne, via des plateformes mies à leur disposition.
Quant à Mark Hiew, directeur marketing au sein d’Amazon, il estime que “ce n’est pas le moment de réduire des gens au silence. Nous avons besoin de règles qui encouragent un discours plus ouvert, plus de solutions et une action plus déterminée et concertée sur le changement climatique et ses causes”.