Alzheimer : bientôt la fin du remboursement des traitements ?
En raison de leur efficacité toute relative, la HAS souhaiterait mettre fin au remboursement, par la Sécurité sociale, des médicaments prescrits contre la maladie d'Alzheimer.
En France, la maladie d’Alzheimer et les apparentées touchent plus de 800.000 personnes. Entre 30.000 à 40.000 parmi eux se font prescrire des médicaments visant à combattre l’affection neuro-dégénérative. Ces traitements n’auraient cependant qu’un effet tout relatif.
Et c’est pour cette raison que la commission de la transparence chargée de l’évaluation des médicaments au sein de la Haute Autorité de santé (HAS) souhaterait mettre fin au remboursement, par la Sécurité sociale, de quatre médicaments : Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl ainsi que leurs génériques.
Traitements contre Alzheimer : plus remboursés car inefficaces ?
Dixit la HAS citée par nos confrères du Point : “la commission de la transparence a conclu [mercredi] à un intérêt médical insuffisant de ces médicaments pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale”. Et d’avoir ajouté auprès de medisite.fr que “l’avis ne sera publié que huit jours après la décision, comme après chaque Commission, ce qui laisse un délai aux laboratoires pharmaceutiques pour signaler d’éventuelles erreurs matérielles”. La décision finale de maintenir ou de stopper le remboursement, d’un coût annuel de 130 millions, reviendra toutefois au ministère de la Santé.
Selon Libération, ces médicaments représentent, et ce depuis maintenant vingt-cinq ans environ, “plusieurs milliards d’euros dépensés en pure perte”. Cela ne fait cependant que depuis plus d’une décennie que l’efficacité de ces traitements est discutée. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas sans provoquer des effets secondaires indésirables aux niveaux digestif et cardiovasculaire.
La note des médicaments dégradée en 2011
En 2011, la commission de la transparence avait abaissé la note du service médical rendu (SMR) par ces médicaments à “faible”, considérant dans le même temps qu’ils ne délivraient pas de progrès thérapeutiques. Le professeur Olivier Saint-Jean explique à ce sujet que “le vote au sein de la commission avait été très serré, à une voix près”.
Pourtant, en 2017, soient quatre ans auparavant, cette même autorité avait estimé que le SMR de ces quatre traitements était “important”, tout en leur reconnaissant un progrès thérapeutique “mineur”.