Altercation entre le maire et des gens du voyage : les policiers de Wissous désarmés par la préfecture
Suite à une altercation survenue en début de mois entre le maire de la commune et des gens du voyage, la préfecture de l'Essonne a décidé de désarmer les policiers municipaux de Wissous.
Par un arrêté daté du 19 avril dernier, la préfète de l’Essonne Josiane Chevalier a décidé de désarmer la police municipale de Wissous. Plus précisément, la préfecture a procédé à l’abrogation d’une autorisation qui permettait à la commune d’acquérir, de détenir et de conserver des armes destinées à ses policiers municipaux.
Cet acte répond à l’altercation observée en début de mois entre le maire de Wissous Richard Trinquier et des gens du voyage. L’arrêté de la préfecture rappelle que l’élu, accompagné de trois policiers municipaux, s’était ainsi physiquement opposé à ce que des caravanes soient installées sur le parking d’une crèche privée de Wissous.
Wissous : le maire s’était opposé à des gens du voyage avec un sabre et une arme de poing
Le maire tenait alors un sabre japonais dans une main et, sous ses habits et son gilet pare-balles, dissimulait une arme de poing.
Partiellement cité par Le Parisien, le document mentionne de même “l’état d’alcoolémie” de M. Trinquier lors des faits, qui “démontre une méconnaissance caractérisée des missions dévolues aux autorités détentrices du pouvoir de police municipale”. Sont également soulignées de “graves atteintes à l’ordre public” et le besoin de “prévenir tout risque de réitération”.
Trois mois à la police municipale pour se désarmer totalement
La commune de Wissous a désormais trois mois pour se séparer de la totalité de son armement en la remettant au commissariat de police de Massy, où les équipements seront gardés à titre conservatoire.
Si Olivier Perrot, élu d’opposition municipale (LREM), parle d’une “décision justifiée” en appelant d’autres du même genre, le Syndicat de Défense de policiers municipaux (SDPM) la qualifie quant à lui de “scandaleuse et ubuesque” voire “politique”. Son président Cédric Michel explique que “dans cette affaire, l’action des policiers municipaux n’est à aucun moment remise en cause. Aux yeux du procureur de la République, ce sont des victimes”.
Il ajoute que “pour une action à l’initiative d’un maire, on désarme des policiers qu’on expose ainsi au danger. On sait très bien qu’une PM non armée ne sert à rien”.