Alpes-Maritimes : interné en psychiatrie après avoir porté plainte contre son supérieur, le justice le libère
Après avoir été interné en psychiatrie suite à son dépôt de plainte pour harcèlement moral contre son supérieur, un fonctionnaire de la préfecture des Alpes-Maritimes a pu retrouver la liberté sur décision de justice.
Il y a un peu plus de deux mois, le 5 juin dernier, un fonctionnaire de la préfecture des Alpes-Maritimes déposait plainte contre son supérieur pour harcèlement moral. Depuis interné en psychiatrie à Antibes sur arrêté préfectoral, il a récemment pu retrouver la liberté suite à une décision de justice rendue en sa faveur. Le 16 août dernier, la juge des libertés et de la détention de Grasse a donc remis en liberté cet homme de 57 ans dont la situation ne relève ainsi pas de la psychiatrie selon elle : “Monsieur D. s’est clairement expliqué […] sur sa situation professionnelle extrêmement dégradée pour laquelle à ce jour, il a peu de solutions de sortie”, et “son épouse décrit celui-ci comme préoccupé par ce problème mais en aucun cas délirant”.
Arrêté par la police, un fonctionnaire de préfecture dit être passé près de la mort
20 Minutes rapporte que le fonctionnaire, agent de catégorie A, ingénieur agronome, est suspendu depuis le mois d’avril et qu’il a perdu 40% de son salaire. La décision prononcée la semaine dernière ne l’a pas tellement apaisé puisqu’il redoute ainsi d’être de nouveau arrêté si l’administration fait appel de ce verdict. Le quinquagénaire raconte être perturbé depuis des années : “J’étais plutôt un fonctionnaire exemplaire, c’est incroyable, je n’en dors pas depuis trois ans”. Pour lui, sa première arrestation le 9 août dernier aurait pu signer son arrêt de mort. Il ne s’était ainsi pas rendu la veille à une convocation au commissariat et des policiers sont donc venus le chercher : “Ils m’ont foutu à terre, le visage sur le sol, m’ont menotté, je me suis débattu ne comprenant pas ce qui se passait et à l’hôpital ils m’ont dit que j’étais énervé, m’ont fait trois ou quatre piqûres et mis en cellule d’isolement, entravé, sauf un bras pour uriner. J’ai failli faire un arrêt cardiaque”.
Le diagnostic du médecin de la police contredit
Ni son médecin traitant, ni son épouse n’étaient au courant de cet internement. Le fonctionnaire dit avoir ensuite été informé qu’avait été pris, à son encontre, “un arrêté préfectoral d’internement sans consentement pour trouble à l’ordre public et paranoïa”. Sauf que le diagnostic posé par le médecin désigné par la police a été contredit par plusieurs certificats médicaux. La préfecture n’a pas fait de commentaires particuliers sur la décision du 16 août.