Algérie : une enseignante brûlée vive pour avoir refusé une demande en mariage

Pour avoir refusé une demande en mariage, une enseignante algérienne a été brûlée vive. Le prétendant se serait ensuite rendu aux autorités, et une cagnotte d'avoir été ouverte pour aider aux frais d'hospitalisation de la victime.

Fin septembre en Algérie, une enseignante de 28 ans a été brûlée vive, et supposément par un homme qui l’avait demandée en mariage et qui avait essuyé un refus. Des proches de la victime, prénommée Ryma, ont indiqué à France 24 que les faits se sont produits le lundi 26 septembre dernier, au matin. Le jeune femme attendait son bus à Aït Farés, village kabyle de la commune de Makouda (wilaya de Tizi Ouzou), pour se rendre à son travail. C’est là que l’homme qui l’avait demandée en mariage l’aurait aspergée d’essence avant de l’incendier avec un briquet.

Incendiée pour avoir éconduit un prétendant : « il a brûlé mon avenir »

Djamel, cousin de Ryma et vivant à côté de chez elle, se souvient : « Avec ma femme, on a entendu des cris. On est vite sortis de chez nous. Et là, j’ai vu Ryma chez elle. Je n’oublierai jamais ses paroles. Elle répétait : ‘Il m’a brûlée, il a brûlé mon avenir' ». Le cousin de la jeune femme l’a conduite sans délai à la clinique la plus proche, et d’avoir relevé sur son corps des « brûlures sur les deux mains, sur la poitrine et le dos ».

Un transport en Espagne

« Quand je suis allé voir Ryma le lendemain à l’hôpital », poursuit Djamel, « les médecins l’avaient placée sous respiration artificielle ». Cette professeure de français a été hospitalisée au CHU Nedir Mohamed, mais en raison d’une dégradation de son état et d’un manque de moyens au sein de l’établissement, « il a fallu médiatiser son cas » comme l’explique Wiame Awres, cofondatrice de Féminicides Algérie. Après avoir envisagé une hospitalisation à Paris, voie finalement abandonnée en raison d’un coût impossible à échelonner, la famille a pu trouver un établissement madrilène répondant à ses critères. Vendredi, Ryma et son cousin se sont donc envolés pour l’Espagne.

Une cagnotte de soutien lancée

Plusieurs cagnottes de soutien ont été lancées, et la seule ayant été ouverte en ligne a déjà récolté plus de 50 000 euros sur un objectif de 100 000. Selon plusieurs sources, l’auteur présumé des faits se serait rendu aux autorités après son geste, et n’aurait pas été relâché depuis.