Airbus abandonne l’acquisition d’Atos, faisant chuter l’action de 25%
L'entreprise aéronautique basée à Toulouse a révélé avoir arrêté les négociations avec Atos concernant l'acquisition de leurs unités Big data et cybersécurité. Qu'est-ce qui a pu engendrer ce changement de cap soudain ?
Tl;dr
- Airbus abandonne l’achat de la division Big Data & Security d’Atos.
- Atos en difficulté économique, voit son action chuter de 24,8%.
- Le groupe informatique, surendetté, retarde encore la publication de ses résultats financiers.
- Incertain quant à la survie d’Atos, le gouvernement français surveille attentivement la situation.
Airbus renonce à l’achat de la division Big Data & Security d’Atos
Finalement, la société aérospatiale Airbus a fait marche arrière concernant l’acquisition envisagée de la branche Big Data & Security (BDS) d’Atos. Ce revirement survient après une évaluation attentive des implications de cette transaction. La menace d’une viabilité financière insoutenable a donc motivé ce dénouement.
Un vent de panique souffle sur Atos
La nouvelle de la non-acquisition a fait plonger l’action d’Atos de plus de 24,8 % à la Bourse de Paris. Atos, déjà aux prises avec un endettement massif et des difficultés économiques considérables, est contraint de repousser à nouveau la divulgation de ses résultats annuels pour l’année 2023.
Le groupe informatique se trouve en effet submergé par une dette de 3,65 milliards d’euros, sous forme de prêts et d’obligations, à rembourser ou à refinancer d’ici la fin de 2025. Et cela, dans un contexte où l’action d’Atos a déjà perdu 87 % de sa valeur sur une année.
❌ Fin des négociations entre #Airbus et #Atos
Le feuilleton continue… pic.twitter.com/AdSTqS9HMW
— OpexNews (@OpexNews) March 19, 2024
Atos face à ses difficultés financières
Face à ces défis, le groupe a pris la décision radicale de scinder ses activités traditionnelles de conseil en informatique et celles portant sur la cybersécurité. “Nous suivons étroitement les négociations avec les financeurs du groupe”, a déclaré la secrétaire d’État chargée du Numérique, Marina Ferrari, lors d’une question posée à l’Assemblée nationale fin février.
C’est dans ce contexte qu’une mandataire ad hoc, Hélène Bourbouloux, célèbre pour avoir été aux commandes des dossiers Casino et Orpea, a été nommée. Elle a pour mission de négocier avec 22 établissements bancaires, tout en ayant le Trésor public à ses trousses.
Quel avenir pour Atos ?
Atos, notamment reconnu pour ses supercalculateurs utilisés dans les secteurs de la défense et du nucléaire, se trouve à la croisée des chemins. Ces outils représentent un enjeu de souveraineté pour la France, accentuant l’incertitude sur l’avenir du groupe. En conséquence, la situation d’Atos demeure scrutée avec une grande attention par les autorités à la lumière des intérêts nationaux.