Affaire Bygmalion : Sarkozy décidé à continuer comme si de rien n’était
Alors que le parquet de Paris s'est déclaré, lundi, favorable à son renvoi en correctionnelle, Nicolas Sarkozy a hier, donné un meeting comme si de rien n’était, évoquant à peine la situation, assurant que rien ne le détournerait de son objectif.
Lundi dernier, le parquet de Paris a requis que Nicolas Sarkozy, ainsi que 13 autres personnes, soient renvoyés devant la justice dans l’affaire Bygmalion, devenue depuis l’affaire des comptes de campagne de Sarkozy. Le candidat à la présidence de la République était hier en déplacement à Poissy dans les Yvelines et a feint que tout allait bien, comme si cette menace bien réelle n’existait pas. L’ancien chef de l’Etat a toutefois concédé quelques mots sur son possible renvoi devant un tribunal correctionnel, assurant que cela ne le détournait nullement de son objectif de reconquérir l’Elysée.
Nicolas Sarkozy présente son programme pour l’éducation
Dans l’après-midi, le candidat Les Républicains à la primaire de la droite s’est rendu dans une école primaire où il a rencontré des élèves et des enseignants. L’ancien président a présenté son programme particulièrement autoritaire en proposant notamment la création d’ « internats dotés d’un encadrement renforcé » pour élèves difficiles. Le candidat à la présidentielle a précisé qu’en cas de refus de la part des parents de laisser leur enfant être intégré dans un tel internat, ceux-ci verraient alors leurs allocations familiales suspendues.
Le candidat à l’Elysée a aussi présenté son idée d’un niveau intermédiaire entre le CP et le CE1 pour les élèves ne maîtrisant pas la lecture à la fin du CP. Toujours fidèle à son ancien concept de 2008 « travailler plus pour gagner plus » qui avait été, entre autre, un des grands fiascos durant son mandat à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a promis, en contrepartie d’une augmentation du temps de présence des enseignants, une augmentation de leur rémunération.
Sarkozy feint de ne pas être concerné par la justice
Nicolas Sarkozy s’est ensuite rendu en fin d’après-midi devant une centaine de partisans entièrement acquis à sa cause. Le candidat à l’Elysée a tout de même concédé quelques mots sur son possible renvoi devant le tribunal dans l’affaire des comptes de sa campagne pour l’élection de 2012 entachée de nombreuses irrégularités. L’ancien président a assuré que ce possible renvoi en correctionnelle n’avait aucune incidence sur sa campagne pour la présidentielle et qu’il continuerait à agir comme si de rien n’était : « Aucune polémique, aucune manœuvre, aucune manipulation, aussi honteuse soit-elle, ne me détournera de ma volonté de construire l’alternance ».
Le reste de son discours relevait, comme souvent, de l’autorité dont il se veut le chantre ainsi que l’identité nationale, flirtant toujours allègrement avec les plates-bandes du Front National. Nicolas Sarkozy a notamment évoqué que la France était « submergée par la tyrannie des minorités » tout en défendant une « tolérance zéro pour le communautarisme » dans les établissements scolaires. Toujours dans l’esprit d’identité nationale, le candidat a déclaré qu’il refusait que « l’on fasse de la mémoire du peuple français un fatras, une bouillie ». Le candidat Les Républicains n’hésite plus à s’attaquer à ce qu’il appelle l’« idéologie dévastatrice de l’égalitarisme et du nivellement généralisé ».