Accident vasculaire cérébral (AVC) : les plus pauvres ont plus de risque d’en être victime
Une nouvelle étude de la Dress vient de souligner que les personnes pauvres avaient plus de risque d’être victimes d’un AVC.
Durant l’année 20219, la France a comptabilisé plus de 123 000 personnes hospitalisées à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC). En prenant en compte les données concernant la survenue de ces AVC, leur fréquence ainsi que leurs séquelles, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de déterminer une forte inégalité dans les risques d’être victime d’un AVC, mais aussi concernant leur prise en charge. La fréquence de survenue serait notamment plus élevée chez les personnes avec des revenus modestes.
L’apparition d’AVC est plus fréquente chez les personnes les plus pauvres
Dans sa nouvelle étude, la Dress établit un bilan préoccupant : « entre 2014 et 2017, la fréquence de survenue d’un accident vasculaire cérébral parmi les personnes appartenant aux 25% les plus modestes est 40 % plus élevée que parmi celles appartenant aux 25 % les plus aisées ». Cette disparité est d’ailleurs beaucoup plus marquée chez les personnes âgées entre 45 et 64 ans. Cette tranche d’âge a en effet un risque d’AVC hémorragique presque deux fois plus supérieur chez les plus modestes par rapport aux plus aisés.
En plus de cela, il est souligné que le risque de séquelles est plus élevé, avec notamment une apparition plus fréquente de la paralysie et des troubles du langage. Les personnes faisant partie des 25 % les plus pauvres ont ainsi un risque accru de 22 % de souffrir de paralysie au-delà de 24 heures et de 11 % de troubles du langage. La Dress souligne aussi une disparité concernant la prise en charge hospitalière, qui pourrait causer ces différences de séquelles. Elle explique en effet qu’appartenir aux 25% des personnes les plus pauvres diminuait de 10 % la probabilité d’être pris en charge dans une unité de soin dédié.
La Dress a aussi dévoilé que 27 % des patients décédaient l’année qui suit leur AVC. Le pourcentage monte à 41 % pour les AVC hémorragiques et 23 % pour les AVC ischémiques. Il est ensuite conclu : « Si l’on compare ce risque de décès à caractéristiques démographiques comparables (âge, sexe, vivre seul, état de santé et type de prise en charge), il apparaît qu’un niveau de vie élevé est associé à une diminution de 11 % du risque de décès à un an. Parmi les AVC ischémiques, la diminution du risque de décès à un an parmi les plus aisés est de 13 % ».