Absentéisme des enseignants en Seine-Saint-Denis : “pas de réponses concrètes”
Mercredi, des parents d'élèves ont été reçus par le ministère de l'Éducation nationale afin que soit discutée, entre les deux parties, la problématique d'un remplacement insuffisant des enseignants absents en Seine-Saint-Denis.
Cette journée du mercredi 14 avril a été celle d’une mobilisation de parents d’élèves déplorant le remplacement insuffisant des professeurs en Seine-Saint-Denis lorsque ceux-ci ne peuvent assurer leurs cours. Le ministère de l’Éducation nationale a reçu en ce même mercredi ces parents d’élèves afin de discuter de cette problématique d’absentéisme des enseignants trop peu comblé.
Sibylle appartient au collectif du “ministère des bonnets d’âne”, lequel fait partie de ceux ayant initié le mouvement de mercredi. Auprès de nos confrères de Libération, elle explique que l’entretien n’a pas délivré de résultats satisfaisants : En sortant du bureau, l’un des parents d’élèves a bien résumé la situation : nous avons été écoutés, mais pas de là à dire que nous avons été entendus… Non, nous n’avons pas eu de réponses concrètes à nos demandes. Il nous a assuré que l’on aurait rapidement un rendez-vous au rectorat de Créteil, puis qu’une réunion de travail serait mise en place au ministère.”
Seine-Saint-Denis : des parents d’élèves veulent des remplacements automatiques
Des demandes qui, comme l’indique Sibylle, étaient celles que les enfants “aient chaque matin en classe un enseignant, remplacé en cas d’absence. Et que cet enseignant soit formé. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Il y a chaque jour entre 250 et 400 classes dans les écoles maternelles et primaires de Seine-Saint-Denis qui se retrouvent sans enseignants… Ce ne sont que nos estimations.”
Rentrée 2015 : déjà “700 journées sans professeur” à Saint-Ouen
Et si, en novembre 2014, l’Éducation nationale avait communiqué sur la mise en place d’un plan spécifique à la Seine-Saint-Denis, la membre du “ministère des bonnets d’âne” évoque le pas en avant et les deux pas en arrière effectués par le gouvernement : “Notre collectif s’est créé après la rentrée 2014, quand on s’est rendu compte que sur la seule ville de Saint-Denis, 20 classes n’avaient pas d’enseignant le jour de la rentrée ! En septembre dernier, la situation était différente, il y avait des professeurs devant les élèves. C’était une avancée, sauf que la situation s’est dégradée depuis, au fur et à mesure des mois.”
Et d’approfondir sa pensée : “À Saint-Ouen, les parents d’élèves ont recensé 700 journées sans professeur depuis le début de l’année. Avec des conséquences dramatiques et très concrètes. Dans l’école de ma fille par exemple, à Saint-Denis, une classe de CP n’a pas eu une semaine complète depuis le mois d’octobre… Ils ne savent pas lire.
Et cela a des répercussions par ricochet sur toute l’école, parce que les enfants sont répartis dans les autres classes qui sont donc surchargées. L’autre soir, ma fille en rentrant me racontait qu’elle avait regardé en classe un film parce qu’ils étaient trop nombreux pour faire autre chose.” Sibylle espère cependant que les réponses attendues se décideront d’ici la prochaine journée de mobilisation, calée au 18 mai.