Une enquête révèle les méthodes d’économie choquantes des crèches privées
Victor Castanet publie une enquête sous forme de livre, dénonçant les pratiques douteuses de certaines crèches privées, cherchant à minimiser les dépenses et maximiser les profits, au détriment du bien-être des enfants. Quelles sont ces dérives exactement ?
TL;DR
- Victor Castanet dénonce les abus de certaines crèches privées dans son livre.
- Il pointe du doigt l’inaction des pouvoirs publics et un « pacte de non-agression ».
- Les conséquences sur les enfants sont dramatiques, selon l’auteur.
Les dérives des crèches privées sous le feu des projecteurs
Le journaliste d’investigation Victor Castanet, avec 20 ans d’expérience dans le domaine, vient de publier un livre-enquête intitulé Les Ogres (Flammarion) qui dénonce les dérives de certaines crèches privées. Ces dernières adoptent des pratiques visant à réduire les coûts au détriment du bien-être des enfants.
La « voracité » des groupes privés et l’inaction des autorités
Victor Castanet décrit dans son ouvrage la « voracité » de certains groupes de crèches privées et l' »inaction » des pouvoirs publics, ayant des impacts « dramatiques » sur le secteur et sur les enfants. L’auteur fait référence à un « pacte de non-agression » qui aurait été conclu entre l’ancienne ministre des Familles Aurore Bergé et le lobby des crèches privées.
Les « ogres » dont parle Victor Castanet sont ceux qui font tout pour grossir en réduisant les coûts, souvent au détriment du bien-être des enfants. « Les ogres, ce sont ceux qui mangent les enfants dans les contes. Mais c’est aussi la voracité, l’obsession des groupes à grossir toujours plus », explique-t-il.
Des impacts « dramatiques » sur les enfants
Les conséquences de ces pratiques sur les enfants sont « dramatiques », selon l’auteur. Il cite le cas d’une crèche privée près de Lille, où neuf enfants auraient été victimes de maltraitance. « Des coups, des griffures, des punitions dans le noir, des humiliations, des privations de nourriture », énumère Victor Castanet. Les enfants victimes de ces abus auraient souffert de retards de développement et de problèmes de sociabilisation.
Un « pacte de non-agression »
Dans Les Ogres, Victor Castanet révèle l’existence d’un « pacte de non-agression » qui aurait été conclu entre l’ancienne ministre des Familles Aurore Bergé et la déléguée générale de la Fédération des entreprises de crèches, Elsa Hervy.
Selon lui, cette entente aurait permis aux groupes privés de ne jamais critiquer la politique gouvernementale en échange d’une certaine « mansuétude » de la part de la ministre.