80% des médecins n’ont pas de médecin traitant en France
Le Collège français des anesthésistes réanimateurs lance aujourd'hui une campagne de sensibilisation sur la nécessité d'avoir son propre médecin traitant, alors qu'en France, 80% des médecins choisissent l'auto-diagnostic et l'automédication.
Si l’on se posait la question de savoir si les médecins ont leur propre médecin traitant, ou s’ils choisissent de faire confiance à leur propre diagnostic, le Collège français des anesthésistes réanimateurs (CFAR) apporte en ce vendredi une réponse lourde de sens.
On apprend ainsi que 80% des médecins n’ont pas de médecin traitant, préférant ainsi l’auto-diagnostic et l’auto-médication. Pourtant, dans sa campagne de sensibilisation débutant en ce jour, le CFAR affirme que ces pratiques ne sont pas bonnes.
Une campagne du CFAR pour trouver son médecin traitant
Une campagne intitulée “Dis donc, t’as ton Doc’ ?” et qui, rapporte Le Huffington Post, a pour but de “faire évoluer le modèle culturel des médecins en faveur de leur santé”. Les cibles prioritaires apparaissent donc les médecins ainsi que les étudiants.
Le Collège regrette qu’“au prétexte (…) qu’ils seraient les mieux placés pour leur propre suivi, les médecins privilégient l’auto-diagnostic et l’automédication ou recherchent trop souvent un conseil rapide, entre deux portes… parfois trop tard !” La campagne va consister en la diffusion de douze visuels “représentatifs de la diversité des parcours professionnels et des modes d’exercice, libéral ou public”.
La volonté affiché d’une inversion de la tendance
En s’étant rapproché de quelques trente organisations incluant le Conseil National de l’Ordre des Médecins, des syndicats, des représentants d’hôpitaux et de cliniques et même le ministère de la Santé, le CFAR s’est assuré que sa campagne s’étalera “durablement” dans le temps.
Max Doppia, secrétaire général adjoint du CFAR, reconnaît qu’il faudra se montrer particulièrement patients avant que les efforts déployés ne finissent par payer, avec l’intention à terme d’une inversion de la tendance : “Nous sommes conscients de n’être qu’au tout début d’un processus qui prendra plusieurs années. Nous espérons récolter dans dix ans ce que nous semons aujourd’hui et inverser la tendance avec seulement 20% de professionnels sans médecin personnel”.