5 fruits et légumes par jour, réduire le gras : des recommandations inadaptées aux pays pauvres ?
Selon deux récentes études, les recommandations nutritionnelles telles que réduire le gras et consommer cinq fruits et légumes par jour ne seraient pas adaptées aux pays pauvres, en plus de potentiellement mettre en danger ces derniers.
En début d’année, l’Ances (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) actualisait « les repères de consommations alimentaires pour la population française ». Des recommandations nutritionnelles centrées sur l’Hexagone donc, mais qui peuvent être émises de manière plus ou mois semblable sur d’autres territoires.
C’est d’ailleurs le problème souligné par deux études rapportées mardi par la revue The Lancet : cette globalisation des recommandations favoriserait des pays tout en en négligeant d’autres, et dans ce dernier cas, sont spécifiquement mentionnées les nations pauvres.
Réduire le gras dans les pays pauvres : le risque de privilégier les glucides
Dans l’une de ces enquêtes est par exemple souligné le caractère néfaste d’inviter à réduire la consommation de gras dans les pays pauvres. En suivant cette recommandation, les habitants de ces pays seraient amenés à privilégier les glucides, avec un risque sensible pour leur santé.
Citée par 20minutes.fr, Mahshid Dehghan, chercheuse au sein de l’Université McMaster au Canada, indique que « promouvoir les régimes pauvres en gras, comme on le fait actuellement, c’est ignorer le fait que l’alimentation dans les pays à revenu faible et intermédiaire est très riche en glucides, ce qui semble avoir des conséquences encore pires en termes de santé ». En tirant plus de 60% de ses besoins énergétiques dans les glucides, le risque de mortalité augmenterait ainsi de 28%.
Fruits et légumes, « inabordables dans beaucoup de pays à revenu faible et intermédiaire »
Quant à ces cinq fruits et légumes qu’il serait pertinent de consommer à un rythme quotidien, la seconde étude révèle la difficulté d’appliquer cette recommandation dans des pays aux faibles revenus. Victoria Miller, scientifique travaillant également à l’Université McMaster et principale signataire de ces travaux, explique en effet que « les fruits et légumes sont inabordables dans beaucoup de pays à revenu faible et intermédiaire ». D’où la nécessité de mieux considérer les spécificités de chaque région du globe dans la délivrance de directions alimentaires à suivre.