En 2015, les expulsions locatives ont augmenté de 24%
Pour la Fondation Abbé-Pierre ce bond des expulsions constitue un fait "alarmant", et un "sombre record".
14.363, c’est le nombre d’expulsions locatives effectives en 2015. Ce qui représente un bond de 24% par rapport à l’année précédente. Pour la Fondation Abbé-Pierre, qui a révélé ces chiffres jeudi, il s’agit là d’un “sombre record”.
Dans son communiqué, elle déplore : “Ces chiffres alarmants sont la conséquence de la hausse des loyers dans le parc privé, mais aussi dans le parc social”.
Fondation Abbé-Pierre : les expulsions “ne sont pas une fatalité”
Et elle tient à rappeler que “les expulsions réalisées avec le concours de la force publique ne sont qu’une minorité des expulsions, compte tenu du fait que de nombreux ménages partent sans attendre les forces de l’ordre”. De fait, l’année dernière, ce sont 132.196 décisions de justice qui ont été prononcées en ce sens.
Pour autant, à quelques jours du début de la trêve hivernale, la Fondation insiste pour affirmer qu’elles ne “sont pas une fatalité”, et que la prévention “peut réellement être améliorée”. Par exemple, grâce au développement du plan interministériel de prévention des expulsions, mis en place par le ministère du Logement en mars de cette année pour accompagner les ménages en difficulté.
“Hiver comme été”, éviter les expulsions locatives
Le directeur des études de la Fondation, Manuel Domergue, était interrogé par France Info. Parlant du début de la trêve le 1er novembre, il rappelle qu’elle constitue “un répit pour les ménages pendant quelques mois. Ils peuvent être un peu protégés par rapport à leur bailleur. Cela permet aux gens de souffler, de prendre des conseils et d’être protégés quand il fait froid”. Mais il déclar que “l’on meurt dans la rue autant en hiver qu’en été. Éviter les expulsions locatives, cela devrait être une priorité, hiver comme été, pour la puissance publique”.
Quant aux moyens de prévention, il évoque “des procédures” que “la plupart des ménages ne connaissent pas (…) Il faut que la puissance publique, au lieu d’expulser, prévoie un relogement des ménages menacés dans le parc social”. La trêve hivernale prendra fin au 31 mars 2017.