147 créatrices de BD dénoncent le sexisme ordinaire de la profession
Des femmes travaillant dans l'univers de la BD ont publié une charte dans laquelle elle dénonce le sexisme ordinaire qui est lattant dans l'univers de la BD. 147 dessinatrices, auteures ou encore scénaristes ont signé le texte.
147 créatrices de bande dessinée (scénaristes, illustratrices, créatrices…) se sont réunies au sein d’un collectif pour dénoncer le sexisme ordinaire qui règne aussi dans ce milieu professionnel.
Elles ont créé un site internet : bdegalite.org sur lequel elles ont publié une charte. Elles y dénoncent entre autres :
- l’appellation et la classification de « bande dessinée féminine« , « qui n’est pas un genre narratif« ,
- la publication de « collections ‘féminines’« , un acte « misogyne« ,
- ou encore l’appellation « girly » qui renforcent « les clichés sexistes« .
Parmi les co-signataires de cette charte, on retrouve Pénélope Bagieu, auteure de la série Joséphine, Marion Montaigne, auteur de Tu Mourras moins bête ou encore Florence Cestac, auteure de Les ados Laura et Ludo.
Des actions contre le sexisme dans l’univers de la BD
Aussi ces femmes du monde de la BD demandent aux libraires de « ne pas séparer les livres faits par des femmes ou soi-disant adressés aux filles lorsqu’ils organisent leurs étalages« . « Le fait que des héroïnes soient plus présentes et actives que les personnages masculins ne veut pas dire que les garçons et les hommes ne peuvent pas s’y identifier et en aimer le récit », expliquent les membres du collectif.
Des témoignages de sexisme ordinaire
Sur le site du collectif, de nombreuses femmes ont publié des témoignages de sexisme ordinaire auxquels elles ont dû faire face dans leur milieu professionnel.
« Pour ma part, les choses sexistes que j’ai vécues ou entendues étaient bien pires dans d’autres endroits (comme la rue, le collège, la famille ou le travail salarié) que dans le milieu somme toute très soft de la BD. Bien sûr qu’on est toutes perçues, derrière un stand ou dans un dîner de festival, des « femmes de », des attachées de presse, des vendeuses. Ça n’a rien à voir avec la BD, c’est comme ça dans beaucoup de milieux encore masculins, ça met du temps à évoluer. Il faut s’appeler Madonna pour qu’on prenne le mec à côté de toi pour ton copain ou ton attaché de presse« , témoigne Anne Baraou, auteure de La BD des Filles ou encore Cul Nul.
Jeanne Puchol raconte également : « Tout récemment, à l’occasion de la journée des femmes, nous sommes trois auteures invitées à dédicacer les albums collectifs contre les violences faites au femmes « En chemin, elle rencontre… ». Cela se passe à Bercy, car c’est organisé par l’association culturelle du Ministère des finances. On blague entre nous sur le fait qu’aucun des halls du bâtiment ne porte un nom de femme. Un gars dans mon dos murmure alors : « Ben si… les toilettes ». Le temps que je sorte de ma stupeur et que je me convainque que j’ai bien entendu, il est trop tard pour réagir. »