11 novembre 1918 : petite et grande Histoire de l’Armistice
C'est à 5h15 que l’armistice est signé à Compiègne, mettant provisoirement fin à ce que l’on espère alors être la dernière guerre d'une telle ampleur.
Chaque année depuis 1922, je 11 novembre est un jour férie en France en commémoration de la signature de l’armistice quatre années auparavant. Mais que savez-vous vraiment sur ce jour si particulier pour l’histoire de France en particulier, et pour la paix à l’échelle mondiale ?
Armistice, une définition simple
Tout d’abord, qu’est-ce revêt ce mot ? Emprunté du latin médiéval “armistitium”, formé à l’aide du latin arma, (“arme(s)”), et statio (“état d’immobilité “), l’armistice ne signifie pas la fin de la guerre mais la suspension des hostilités convenue entre des belligérants. Un simple cessez-le-feu, en d’autres termes.
La Grande Guerre officiellement terminée en juin 1919
Au mois de juillet 1918, l’armée allemande avait compris que l’espoir d’une victoire finale était en train de s’envoler. En effet, les troupes américaines entrées en guerre l’année précédente pour prêter assistance aux alliés étaient désormais fortes de 4 millions d’hommes.
Et si l’Armistice du 11 novembre 1918 marque la reconnaissance de la victoire des Alliés par l’Allemagne, il ne s’agit pas d’une capitulation, mais comme nous venons de le voir d’un cessez-le-feu de 36 jours. Ce dernier fut plusieurs fois renouvelé et entériné définitivement le 28 juin 1919 avec la signature du traité de Versailles.
La demande d’armistice envoyée à la Tour Eiffel
En 1918, c’est le morse qui régit les télécommunications, et en particulier militaires. Le 5 novembre 1918 au petit matin, l’état-major allemand fait parvenir un message avec cette technologie aux Français pour leur demander l’ouverture de négociations en vue de cesser les combats.
Le message est envoyé depuis Spa (Belgique) en direction du centre radio-télégraphique de la tour Eiffel. C’est le caporal Maurice Hacot qui reçoit le message et qui le transmet au colonel Ferrié. Six jours seront encore nécessaires aux deux états-majors avant l’accord sur un texte qui établit les conditions du futur cessez-le-feu.
Augustin Trébuchon, dernier mort de la Grande Guerre
L’entrée en vigueur de la cessation des combats est fixée au 11 novembre à 11 heures. Et l’Histoire retient qu’à 10h55, Augustin Joseph Louis Victorin Trébuchon, 40 ans, sera la dernière victime de la Première Guerre mondiale.
Estafette de 1ère classe, le soldat qui avait traversé sain et sauf toute la guerre est alors porteur d’un message destiné à son capitaine quand il tombe, abattu d’une balle dans la tête par un soldat allemand. Le message en question émanait de l’Etat-major de Foch et fixait la fin des combats à 11 heures…
Une signature dans la forêt de Compiègne
Pour mener à bien ces cruciales négociations, l’état-major français voulait un endroit discret. C’est un épi de tir désaffecté, proche de la gare de Rethondes (Oise) qui est choisi, dans la forêt.
Deux trains sont installés, un pour chaque délégation. Le 7 novembre, la délégation allemande est destinataire de la proposition de texte des alliés. Elle a alors trois jours pour en prendre connaissance des articles et éventuellement d’en discuter même si au final, ils n’auront quasiment aucune marge de négociation. Le 11 novembre à 2h du matin, une dernière réunion séance est organisée et l’armistice est signé 3 heures plus tard.
Ce n’était pas pour autant la fin de l’histoire pour ce wagon, qui y était pourtant entré par la grande porte. Car en 1940, Hitler fera récupérer le wagon et demandera que l’armistice soit signé en lieu et place de celui qui avait humilié l’Allemagne 22 années auparavant.