Saccorhytus coronarius : le plus vieil ancêtre connu de l’être humain n’avait pas d’anus
Le Saccorhytus coronarius, créature aquatique présentée comme le plus vieil ancêtre connu de plusieurs espèces dont l'être humain, a été découvert dans des fossiles "incroyablement bien préservés" en Chine.
On ne l’imaginait probablement pas ainsi, et même sa reconstruction visuelle par un artiste n’apparaît possiblement pas suffisante pour convaincre un certain nombre de représentants du genre humain que le Saccorhytus coronarius est leur plus vieil ancêtre connu à ce jour.
Des chercheurs britanniques, chinois et allemands viennent ainsi de délivrer les résultats de leur étude dans les colonnes de la revue Nature (en anglais). On y apprend notamment que le Saccorhytus coronarius, découvert en Chine dans des fossiles “incroyablement bien préservés”, vivait dans les fonds marins il y a quelque 540 millions d’années.
Le plus vieil ancêtre connu de l’être humain mesurait un millimètre
Il s’agirait là du point de départ de la vie en elle-même, puisque cette créature fait partie de la famille des deuterostomes, ancêtres d’un certain nombre d’espèces incluant les vertébrés. Et si l’apparence du Saccorhythus peut repousser, il faut savoir qu’il ne mesurait en fait qu’un millimètre environ.
Dans des propos traduits rapportés par L’Express, le professeur Simon Conway Morris, co-signataire des travaux, témoigne de l’admiration de son équipe devant leur découverte : “À l’œil nu, les fossiles que nous avons étudiés ressemblaient à des petits grains noirs, mais sous le microscope, le niveau de détail était stupéfiant, à nous en faire décrocher la mâchoire”, “un niveau remarquable de complexité organique à un stade aussi précoce de l’évolution animale”.
Une “énorme bouche” pour un double emploi ?
Le Saccorhythus ne présentait cependant pas d’anus, laissant ainsi à penser aux chercheurs que l’animal expulsait sa nourriture via le même orifice grâce auquel il l’absorbait, soit une “énorme bouche”. Apparemment dénué d’yeux, le Saccorhythus était toutefois peut-être doté de récepteurs sensoriels.
Il est également supposé que les “huit trous” présents sur son corps lui servaient à évacuer l’eau, tels des branchies. Les points communs avec l’être humain actuel se voudraient alors finalement assez peu nombreux, et parmi eux, on relèvera une symétrie du corps. L’apparent exemple d’une évolution étant partie de très loin.