Revirement d’Angela Merkel sur sa politique d’ouverture aux migrants
C'est une annonce explosive. Mise sous pression par une grande partie de sa population mais aussi au sein de son propre gouvernement, Angela Merkel a décidé de revenir aux anciennes règles en vigueur concernant les demandeurs d'asile en Europe.
L’Allemagne a donc décidé de revenir sur sa généreuse politique d’ouverture aux demandeurs d’asile. L’entente franco-allemande en ce qui concerne la question des migrants a donc volé en éclat.
De vives tensions au sein du gouvernement allemand à l’origine
Wolfgang Schäuble, le ministre des finances d’Angela Merkel, a mis le feu aux poudres hier en comparant l’afflux de migrants à une avalanche. Il s’était ainsi clairement distancié de la chef d’État allemande et avait rejoint l’aile droite du parti d’Angela Merkel et lancé un véritable débat sur la politique très ouverte d’accueil de réfugiés en Allemagne.
Lors d’une conférence, le ministre des finances a donc comparé l’afflux de migrants à une catastrophe : “les avalanches peuvent se déclencher si un skieur imprudent s’engage sur la piste et déplace un peu de neige. Maintenant, où se trouve l’avalanche, dans la vallée ou encore en train de dévaler le haut de la pente, on ne le sait pas“.
Retour à l’application des règles de Dublin pour les réfugiés
L’Allemagne a donc décidé de revenir sur les anciennes règles en ce qui concerne les demandeurs d’asile. Ceux-ci doivent réaliser leur demande d’asile dans le pays dans lequel ils sont arrivés dans l’Union Européenne. Angela Merkel souhaite désormais revenir aux règles de Dublin et “élaborer une clé de répartition aussi juste que possible en Europe” avant d’ajouter que “nous devons partager le fardeau équitablement, c’est évident“.
Cette annonce risque de modifier considérablement la situation des migrants. Les récents migrants arrivés en Allemagne pourraient être renvoyés vers la Croatie et la Slovénie. Pour la Croatie, le renvoi devrait plutôt se faire vers la Grèce. Cependant, la cour européenne de justice a émis une jurisprudence indiquant que l’accueil des migrants en Grèce n’était pas “conforme aux règles de dignité humaine“. C’est toute la politique européenne d’accueil des demandeurs d’asile qui pourrait être revue.