Présidentielle 2017 : Montebourg estime que Fillon peut être battu par un rassemblement de la gauche
En dépit du plébiscite de François Fillon à la primaire de la droite et du centre, l'ancien ministre Arnaud Montebourg estime que la victoire est possible pour la gauche en 2017 si celle-ci parvient à se rassembler.
Pour un certain nombre d’observateurs, il apparaissait quasiment acquis que le vainqueur de la primaire de la droite et du centre remporterait également, quelques mois plus tard, la présidentielle 2017. Depuis 48 heures, François Fillon est donc fortement pressenti pour devenir le successeur de François Hollande à l’Élysée.
Une hypothèse notamment nourrie par les divisions s’opérant au sein de la gauche. Auprès de nos confrères du Monde, l’ancien ministre désormais entrepreneur Arnaud Montebourg n’exclut pas le pire des scénarios pour son camp : “J’ai une crainte : le scénario noir de l’élimination programmée, avec une gauche en mode centrifugeuse, des candidats qui se multiplient hors primaire, une explosion politique au sommet de l’État qui rend ingouvernable le pays… Tout cela pourrait conduire à la disparition de la gauche l’année prochaine.”
Montebourg craint une “disparition de la gauche” en 2017
Cette fin redoutée de la gauche n’apparaît cependant pas telle une fatalité pour l’ex-ministre du Redressement productif :
“Le processus des primaires est une arme de construction massive pour rassembler les gauches. La primaire permet de submerger les stratégies diviseuses des appareils par la puissance populaire. Le peuple de gauche a envie de cette primaire, veut s’y rendre et s’y rendra certainement en nombre, pour faire exactement ce qui s’est produit à droite, c’est-à-dire décider.”
Pas de Hollande contre Valls ?
Et alors que Manuel Valls sème le trouble quant à sa possible candidature pour 2017 même en cas de présence de François Hollande au scrutin, Arnaud Montebourg n’entrevoit pas que les deux hommes s’affrontent pour la présidence du pays à leurs postes respectifs actuels : “Il est impensable qu’un président et un Premier ministre en exercice gouvernent ensemble le matin et fassent des meetings l’un contre l’autre le soir.”
L’entrepreneur considère par ailleurs que François Hollande se rendrait coupable d’une erreur en décidant de se porter candidat sans passer par la primaire de la gauche : “Un président qui commettrait une sorte de 49.3 élyséen contre la primaire se rendrait coupable d’une œuvre de destruction de nos progrès démocratiques […]. Ce serait un coup de force dont il ne se relèverait jamais.”