Yvelines : il menace la juge de son divorce de la tuer “comme Samuel Paty”
Après qu'une juge aux affaires familiales du tribunal de Versailles a reçu des menaces de mort par décapitation, un suspect s'est dessiné : un homme dont la juge avait prononcé le divorce avec son ex-compagne.
Les 18 et 20 mai derniers, une juge aux affaires familiales du tribunal de Versailles (Yvelines) a reçu deux courriers non signés. Dans ceux-ci, on la menaçait de la tuer “comme Samuel Paty”, ce professeur d’histoire-géographie mort décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine. Les missives comportaient également des inscriptions antisémites. La juge a alors porté plainte, et aux enquêteurs, d’avoir délivré des pistes de recherche. En l’occurrence, une liste de personnes susceptibles de vouloir lui nuire, comme relaté par Le Parisien. Six noms ont été fournis.
Menaces de mort reçues par une juge : une avocate avait été ciblée en 2018
Le Groupe des atteintes violentes du commissariat de Versailles s’est mis au travail. Sur la base des éléments possédés, les investigations n’ont toutefois pas permis d’aboutir rapidement au résultat escompté. En se rendant au cabinet de la juge et en procédant à des comparaisons entre ses dossiers et les courriels malveillants reçus, les enquêteurs ont fini par progresser. Une fonctionnaire du Service régional de l’identité judiciaire (SRIJ) a ainsi fait un lien avec d’autres lettres du même type envoyées à une avocate de Versailles en octobre 2018. La magistrate soupçonnait l’auteur de ces missives d’être le mari de l’une de ses clientes, vue lors d’une procédure de divorce. Il est ensuite apparu que la juge récemment menacée possédait un dossier de ce même couple.
Un an avec sursis
Le samedi 29 mai passé, le mis en cause a été interpellé dans un foyer à Mantes-la-Jolie, et entendu à l’hôpital en raison d’un état incompatible avec une garde à vue. Il a reconnu les menaces adressées à l’avocate et à la juge, qu’il a expliquées par le mal-être ayant découlé de son divorce et la perte de son logement au profit de son ex-compagne. Déféré lundi et jugé en comparution immédiate, cette homme sans casier judiciaire jusqu’ici a été condamné à un an de prison avec sursis. L’altération de son discernement a été prise en compte dans le jugement.