Yamaplace : le site de revente de rendez-vous médicaux inquiète le corps médical
Le site Yamaplace.fr qui permet de revendre ses rendez-vous médicaux en ligne est dans la ligne de mire des médecins.
À la base, l’idée de Yamaplace est très simple. Il permet selon le slogan du site de” Vendre et acheter vos opportunités de rendez-vous médicaux libérés suite à des désistements de dernière minute “. Une solution co-inventée par Wahib Sali, doctorant en biochimie, le jour où il cherchait lui-même un rendez chez l’ophtalmo en urgence avant qu’un de ses amis lui cède le sien.
Si le concept semble intéressant, ce « Leboncoin » des rendez-vous médicaux n’est pas sans poser de nombreuses questions éthiques et pourrait avoir un effet bien plus néfaste par son côté mercantile.
Revendez vos rendez-vous médicaux en quelques clics
Comme le site de petites annonces le plus populaire de France, il est possible de chercher son rendez-vous en fonction de la région dans laquelle on se trouve. Les premières annonces sont déjà en ligne et les prix sont très variables. Un utilisateur de Dijon cherche par exemple à revendre sa consultation chez l’ophtalmo pour 5 euros. En général, les prix oscillent entre un simple café et une dizaine d’euros.
Wahib Sali est très fier de son bébé qui permettrait selon lui de lutter contre les déserts médicaux et surtout à raccourcir les délais d’attente parfois très longs avant d’obtenir un rendez-vous chez certains spécialistes. Il faudrait en moyenne 77 jours pour obtenir une place chez un ophtalmologue.
Un site qui inquiète le corps médical
Il n’en fallait pas plus pour déclencher les inquiétudes du Syndicat National des Gynécologues Obstétriciens de France. Le Dr Jean Marty, son président estime qu”” un rendez-vous médical, c’est une relation entre un médecin et un patient” et que les dérives sur Yamaplace.com seront inévitables.
Pour lui, rien n’empêche certaines personnes mal intentionnées de prendre de nombreux rendez-vous chez des spécialistes divers pour ensuite les revendre sur la plateforme. Et dans le cas où le rendez-vous ne serait pas revendu, il accentuerait le manque de place disponible chez les médecins. Le Dr Jacques Lucas du Conseil national de l’Ordre des médecins veut de son côté responsabiliser les patients « La solution la plus simple lorsque l’on a un rendez-vous médical à annuler reste de décrocher son téléphone pour appeler son médecin. C’est à lui de réaffecter la plage qui se libère car il connaît ses patients ».
Le vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins s’apprête à envoyer une missive afin de mettre en garde la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes.