Wikipédia bloqué et débloqué au Pakistan dans une affaire de contenus “blasphématoires”

Illustration. Wikipédia sur un smartphone. Gerd Altmann / Pixabay.com
Alors que le site y avait été bloqué trois jours en raison de contenus jugés "blasphématoires", Wikipédia est de nouveau accessible au Pakistan.
Depuis le lundi 6 février dernier, les internautes demeurant au Pakistan ont de nouveau accès au site encyclopédique participatif Wikipédia. Trois jours plus tôt, soit le vendredi 3 février, l’Autorité des télécommunications pakistanaises (PTA) avait procédé au blocage de la plate-forme sur l’ensemble du territoire pakistanais. Le Monde rapporte qu’il était reproché à Wikipédia d’avoir publié ou autorisé la publication de contenus jugés “blasphématoires”.
Contenus “blasphématoires” sur Wikipédia : la nature des textes non précisée
La PTA avait indiqué que Wikipédia “restera bloqué jusqu’à ce que tout le contenu litigieux soit supprimé”, un contenu dont la teneur n’avait cependant pas été explicitée. Le site avait quarante-huit heures pour retirer les textes posant problème, mais au terme de l’ultimatum, certains d’entre eux étaient toujours en ligne.
L’interdiction levée car jugée “inappropriée”
Et si lundi, le blocage a été levé, c’est parce qu’un panel d’experts s’étant penché sur la question a estimé que la mesure était “inappropriée”. Marriyum Aurangzeb, ministre de l’Information, a ajouté que ce même panel a considéré que cette interdiction totale “avait plus d’inconvénients que d’avantages”.
L’apparente recherche d’un contrôle du contenu sur Internet
Par voie de communiqué, la Fondation Wikimédia, à la gestion de Wikipédia, avait déclaré que ce blocage “empêchait la cinquième nation la plus peuplée au monde d’accéder au plus grand référentiel de connaissances gratuit (…) Si cela continue, cela privera également le monde de l’accès aux connaissances, à l’histoire et à la culture du Pakistan”. Pour Usama Khilji, défenseur des droits numériques originaire du Pakistan, cette interdiction découlait d’un “effort concerté pour exercer un plus grand contrôle sur le contenu sur Internet”. Et auprès de l’AFP, ce défenseur d’avoir souligné que “l’objectif principal est de faire taire toute dissidence”, avec le blasphème “souvent utilisé à cette fin”.