Wikileaks : l’ultime recours de Julian Assange pour éviter l’extradition
Ses soutiens alertent sur les risques qui pèsent sur la vie de l’Australien de 52 ans, détenu depuis près de cinq ans au Royaume-Uni.
C’est à partir d’aujourd’hui que Julian Assange, fondateur de Wikileaks, essaie devant la justice britannique d’arracher un recours contre une extradition vers les Etats-Unis.
Jusqu’à mercredi, la justice devra statuer sur le refus d’autoriser Julian Assange de faire appel de son extradition aux Etats-Unis, acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique. Outre-Atlantique, l’Australien de 52 ans s’attend à un jugement pour fuite massive de documents.
“Il mourra” s’il est extradé
Stella Assange, son épouse, a indiqué à la BBC que “S’il perd, il n’y a plus aucune possibilité de faire appel” au Royaume-Uni. Elle a ajouté : “On espère avoir le temps de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme”, car selon elle, en cas d’extradition, “il mourra”.
Certes au tout début 2021, la justice avait donné raison à Julian Assange, la juge estimant fondé un risque de suicide. Mais cette décision avait été cassée par la suite.
Les garanties de la justice américaine
Les Etats-Unis, pour faire pencher la balance en leur faveur, ont assuré que l’Australien ne serait pas incarcéré dans la prison ADX de Florence dans le Colorado, un établissement de très haute sécurité surnommé l'”Alcatraz des Rocheuses”.
En outre, il bénéficierait de soins psychologiques et cliniques. Enfin, les autorités avancent qu’il serait en droit de demander à purger sa peine en Australie.
Assange encourt 175 ans de prison
Mais à l’inverse de la justice, les soutiens de l’Australien ne sont pas convaincus, alors qu’il risque 175 ans d’emprisonnement pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines.
Il y a quelques jours, la Rapporteure spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, a demandé à Londres de suspendre la procédure d’extradition, faisant valoir que “Julian Assange souffre depuis longtemps d’un trouble dépressif périodique. Il a été évalué qu’il présente un risque de suicide”.
D’après elle toujours, “le risque qu’il soit placé à l’isolement de façon prolongée malgré son état de santé mentale précaire, et que sa condamnation puisse être disproportionnée soulève la question de savoir si l’extradition de M. Assange vers les Etats-Unis serait compatible avec les obligations internationales du Royaume-uni en matière de droits humains”.