Washington exhorte les réseaux sociaux américains à couper les comptes du régime iranien
Le département d'Etat des Etats-Unis accuse les autorités iraniennes d'hypocrisie, alors qu'ils ont coupé internet dans le pays tout en continuant d'utiliser leurs comptes.
“C’est un régime profondément hypocrite. Il coupe internet, tandis que son gouvernement continue d’utiliser tous ces comptes sur les réseaux sociaux”. Les mots sont ceux de Brian Hook, l’émissaire américain pour l’Iran dans une interview à Bloomberg.
Avant d’ajouter : “Nous appelons les entreprises de réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, et Twitter à suspendre les comptes du Guide suprême (Ali) Khamenei, du ministre des Affaires étrangères (Javad) Zarif et du président (Hassan) Rohani jusqu’à ce qu’ils rendent internet à leur propre peuple”.
Interruption quasi-totale de l’Internet
Le 15 novembre dernier, des troubles ont éclaté après l’annonce d’une réforme du mode de subvention de l’essence censée bénéficier aux ménages les plus défavorisés mais accompagnée d’une forte hausse du prix du carburant. Dès le lendemain, les citoyens iraniens se retrouvaient coupés du monde à la suite d’une réduction quasi-totale de l’accès au web.
“Cacher les morts et tragédies”
Pour Brian Hook, “Le régime a coupé internet parce qu’il tente de cacher toutes les morts et les tragédies qu’il a infligées à des milliers de manifestants dans tout le pays”. Alors qu’un bilan officiel fait état de 5 morts, et qu’Amnesty International l’estime à une centaine.
Vendredi, le ministre iranien des Télécommunications Mohammad Javad Azari Jahromi était visé par des sanctions pour “son rôle dans la vaste censure d’internet”. Jeudi, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo incitait via Twitter, et en persan, les manifestants iraniens à transmettre aux Etats-Unis toute preuve de “répression” de la part du régime. Des preuves d’abus qui seraient accompagnées de sanctions.
L’AFP a contacté Facebook et Instagram, qui n’ont pas été en mesure de répondre dans l’immédiat. Quant à Twitter, aucun commentaire à faire.