Au volant, les enfants reproduisent les comportements de leurs parents
Une enquête, publiée hier, montre que les jeunes conducteurs reproduisent les comportements de leurs parents au volant. Ils inspirent bien plus que les cours d’auto-école.
Les auto-écoles sont censées former les jeunes conducteurs aux bonnes pratiques. Cependant, une étude Ipsos publiée hier, montre que l’influence des moniteurs d’auto-école est bien inférieure à ce que les enfants ont appris de leurs parents en les observant conduire tout au long de leur enfance. Pour le bien mais aussi pour le pire.
Les mauvais comportements des parents reproduits par les enfants
Selon l’étude Ipsos commandée par Fondation Vinci Autoroutes, le comportement des jeunes conducteurs est à 65% influencé par ce qu’ils ont observé auprès de leurs parents au volant et seulement pour 25% à la formation reçue en auto-école. Les bons et les mauvais comportements sont ainsi amplement reproduits par les enfants. Les jeunes conducteurs interrogés concèdent, pour 35% d’entre-eux, que le comportement du père au volant reste leur modèle et 30% avouent que c’est celui de leur mère.
Ainsi, les dépassements de vitesse, le non respect de la signalisation tricolore, les incivismes ou encore les stationnements en double file sont en moyenne reproduits à 79% par les enfants dont les parents avaient ces mauvaises habitudes. Seuls 21% des jeunes conducteurs suivent les consignes données durant leur formation en auto-école. L’exemplarité des parents au volant est donc primordiale. C’est aussi valable pour les bons comportements. Ainsi, les parents qui renonçaient à prendre le volant après avoir consommé de l’alcool, attachent leur ceinture de sécurité ou encore font des pauses régulières pour éviter la fatigue, voient leurs enfants reproduire ces bons gestes.
Un mimétisme intergénérationnel pour le bien et le pire
Pour le psychologue Jean-Pascal Assailly, interrogé par l’AFP, « Pendant 18 ans, on n’a pas le droit de conduire mais sur la banquette arrière, les enfants sont de vrais magnétoscopes de ce que les parents font ». Le psychologue poursuit : « Au-delà des infractions, le style de conduite -nerveux ou apaisé- est transmis par ce modelage social. On transmet également un climat: si un enfant entend pendant 18 ans son père ou sa mère râler, dire que les gens conduisent n’importe comment, voilà la vision qu’on lui donne du monde de la route ».
Daniel Marcelli, professeur de psychiatrie, ajoute par sa part : « Au volant, les parents s’oublient parfois et laissent transparaître une autre facette d’eux-mêmes » tout en mettant en avant la période charnière de 6-13 ans pendant laquelle vient « le temps de l’observation où les enfants font la comparaison entre ce qu’ils ont appris et ce qu’ils voient ».
Les bons comportements des parents ne sont cependant pas tous fidèlement reproduits par les enfants devenus conducteurs. Ainsi, 45% d’entre-eux avouent ne pas respecter les limitations de vitesse alors que leurs parents étaient plus respectueux. 42% des jeunes conducteurs avouent par ailleurs utiliser leur téléphone portable au volant alors que leurs parents résistaient à la tentation.