Virgin Megastore : Cultura pourrait reprendre le distributeur
Virgin Megastore s’est retrouvé dans une histoire très complexe depuis plusieurs jours. Le distributeur a déposé le bilan mercredi et près de 1000 salariés se retrouvent dans une situation critique.
Virgin Megastore est détenu par BCP (Butler Capital Partners) à 74%, Lagardère dispose de 20%. Le Journal du Dimanche estime que le distributeur de biens culturels pourrait être repris par le spécialiste des loisirs créatifs Cultura « Si les fonds d’investissement semblent bouder le dossier, certains pros de la distribution étudieraient des possibilités de reprise totale ou partielle ». Virgin est endetté, mais de nombreux atouts sont encore disponibles notamment avec le bail du commerce situé sur les Champs Elysées qui aurait une valeur de 20 millions d’euros. Cette somme serait également ajoutée à 20 millions d’euros supplémentaires obtenus avec les baux des autres magasins. La trésorerie vaudrait 35 millions d’euros et la marque Virgin Megastore rapporterait selon les informations du JDD près de 20 millions d’euros. Sur cette éventuelle reprise, Cultura n’a pas souhaité apporter de commentaires.
Une concurrence déloyale d’Amazon
L’affaire de Virgin Megastore a fait du bruit puisque les salariés ont été nombreux à manifester sur les Champs Élysée. Ils changeront de lieux dès lundi en investissant les bords de la Seine. Ils se retrouveront devant le tribunal de commerce de la capitale. Le dossier de cessation de paiement déposé ce mercredi par Virgin sera examiné. Le groupe pourrait être placé en redressement judiciaire, mais la liquidation de l’entreprise est également possible. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti a indiqué sur France 5 qu’il y avait une certaine concurrence déloyale de la part d’Amazon. Virgin et la Fnac auraient donc des difficultés à sortir la tête de l’eau dans ce secteur largement concurrencé par cette entreprise. Elle dénonce également les pratiques de certains sites marchands dont les sièges sont situés dans des pays où la fiscalité est plus intéressante que celle de la France.
Amazon peut ainsi proposer contrairement à Virgin Megastore « des produits qui ne supportent pas le même taux de TVA que des acteurs qui sont localisés en France ». BCP a également été pointé du doigt notamment par les salariés qui estiment que les investissements n’ont pas été effectués dans des secteurs optimisés. Fleur Pellerin a donc indiqué qu’un « actionnaire qui ne transforme pas une entreprise qui vend des biens culturels et qui ne l’adapte pas à l’ère numérique est aussi fautif ».