Viande contaminée à la tuberculose bovine : des risques pour le consommateur à relativiser
Après la révélation du Canard Enchaîné quant à la commercialisation de viande contaminée à la tuberculose bovine en France, une spécialiste se veut néanmoins rassurante quant aux risques encourus par les consommateurs.
Depuis mercredi, date de parution de cette révélation choc dans les pages du Canard Enchaîné, les consommateurs de viande de vache ne savent plus trop s’ils doivent modifier leurs repas en conséquence. Un article qui disait ainsi que plus de 8.000 tonnes de cette viande étaient « vendues en douce dans les supermarchés » alors qu’elles étaient contaminées à la tuberculose bovine.
Une pratique qui s’observerait en conformité avec le règlement 854/2004 de l’Union européenne stipulant que « lorsqu’une lésion tuberculeuse a été retrouvée dans les ganglions lymphatiques d’un seul organe ou partie de la carcasse, seuls l’organe ou la partie de carcasse infectée doivent être déclarées impropres à la consommation ».
Tuberculose bovine : une bactérie ne se développant pas dans la viande
Barbara Dufour, vétérinaire et chercheur en maladies contagieuses et épidémiologie au sein de l’école vétérinaire d’Alfort, a déclaré auprès de Sciencesetavenir.fr que le risque évoqué pour la santé ne serait finalement pas : « La bactérie à l’origine de la tuberculose bovine, Mycobacterium bovis ne se développe pas dans le sang, et donc dans la viande, mais dans certains ganglions de l’animal, et encore dans la majorité des cas, l’on n’observe aucune lésion au niveau des ganglions. »
Les cas observés ne découleraient pas d’une récente infection en France
Et si Le Canard Enchaîné indique de même « qu’une cinquantaine de malchanceux, surtout des éleveurs ou des vétos en contact avec le bétail » sont infectés par la maladie chaque année, la spécialiste dément un quelconque cas découlant d’une récent infection observée en France : « aucun n’est lié à une infection récemment contractée sur notre territoire ! Ce sont soit des cas importés de pays où la tuberculose bovine est encore très présente dans les élevages, soit des cas de personnes âgées ayant été infectés durant leur enfance et pour lesquelles la bactérie ne s’active que très tard et se multiplie, quand leur immunité diminue avec l’âge ou avec une maladie grave ».