Vaccination : la France championne du monde de la méfiance
Une grande étude internationale place les Français au premier rang du scepticisme à l'égard de la vaccination, ils sont 4 sur 10 à s'en méfier.
Les chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont mené une très vaste étude nommée Vaccine Confidence Project (dans la langue de Molière, Confiance dans la vaccination).
Près de 66.000 individus issus de 67 pays ont répondu à un questionnaire, et les résultats montrent que notre pays est le plus méfiant du monde sur cette question de santé publique.
41% des Français sceptiques à l’égard des vaccins
Les personnes interrogées, après avoir renseigné âge, sexe, revenus, religion, niveau scolaire et statut professionnel, devaient jauger ces 4 affirmations :
- “il est important pour les enfants de recevoir les vaccins”,
- “dans l’ensemble, je pense que les vaccins sont sûrs”,
- “dans l’ensemble, je pense que les vaccins sont efficaces”,
- “les vaccins sont compatibles avec mes croyances religieuses”.
Et c’est là que les Français battent un record mondial, puisqu’ils sont 41% à ne pas trouver sûrs, 17% à émettre un doute sur leur efficacité et encore 12% à juger que les vaccins à destination des enfants ne revêtent pas d’importance.
41%, c’est 3 fois plus que la moyenne mondiale, qui s’établit à 13%.
Le manque d’information pointé du doigt
Et les Européens se montrent plus sceptique que les autres à l’échelle du monde. A l’inverse, les plus enclins à donner leur confiance à la vaccinations sont les citoyens éthiopiens, argentins et équatoriens.
“Nos résultats montrent que nous n’avons pas assez travaillé pour renforcer la confiance dans les vaccins, en particulier sur leur sécurité, en prenant en compte les données scientifiques mais aussi les perceptions (…) Le scepticisme s’appuie davantage sur des émotions que sur des informations solides”, indique le Pr Heidi Larson, co-auteure de l’étude. “Dans un monde où Internet est synonyme de croyances et où les inquiétudes à l’égard des vaccins peuvent être partagées en quelques instants, nous ne devrions pas sous-estimer l’impact sur les autres pays du monde”, prévient-elle.