Vaccin contre le papillomavirus : la rattrapage conseillé à tous les moins de 26 ans

Image d'illustration. Flacon de vaccin et seringue sur table médicaleADN
Les autorités de santé élargissent la stratégie de prévention contre le papillomavirus en conseillant désormais la vaccination de rattrapage à l’ensemble des jeunes adultes jusqu’à 26 ans, afin d’accroître la protection face aux infections et cancers associés.
Tl;dr
- HAS préconise la vaccination HPV jusqu’à 26 ans.
- L’infection HPV cause plus de 6 000 cancers annuels.
- Priorité : vacciner tôt, dès 11-14 ans.
Élargissement du rattrapage vaccinal contre le papillomavirus
Le débat sur la vaccination contre le papillomavirus (HPV) connaît un nouveau tournant. Ce mardi 13 mai 2025, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’étendre le rattrapage vaccinal aux jeunes hommes et femmes jusqu’à l’âge de 26 ans révolus.
Jusqu’ici, une disparité existait : la prise en charge s’arrêtait à 19 ans pour les femmes et les hommes hétérosexuels, mais s’étendait jusqu’à 26 ans uniquement pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Cette différence, soulignée par l’institution, créait une inégalité d’accès au vaccin en fonction du genre ou de l’orientation sexuelle.
Pourquoi cette recommandation ?
Selon la HAS, il apparaît que « trois-quarts des jeunes adultes jusqu’à 26 ans n’ont pas encore été exposés aux infections par le HPV, mais sont à risque élevé de les acquérir et de les transmettre ». Le constat est sans appel : chaque année en France, près de 6 400 nouveaux cas de cancer, majoritairement du col de l’utérus, sont attribués au HPV. À cela s’ajoutent quelque 35 000 lésions précancéreuses recensées.
Face à une couverture vaccinale jugée « insuffisante » chez les adolescents âgés de 11 à 14 ans, étendre le rattrapage représente donc un véritable « levier supplémentaire de prévention ».
L’importance d’une vaccination précoce
La HAS insiste toutefois sur un point essentiel : « la protection conférée par le vaccin est optimale lorsqu’il est administré le plus tôt possible et que la vaccination ne doit donc pas être retardée à l’âge adulte ». En effet, le pic d’incidence chez les femmes en France se situe entre 20 et 24 ans – une tranche d’âge particulièrement exposée selon l’autorité sanitaire.
Du côté pratique, le vaccin Gardasil 9, développé par le laboratoire américain MSD, pourra être injecté lors d’autres rappels importants tels que celui du vaccin dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite) ou encore lors du rattrapage contre les infections invasives à méningocoques.
Mise en perspective et consensus médical
Le consensus autour de cette extension se dessine peu à peu. Déjà en 2024, plusieurs institutions comme l’Académie de médecine, diverses sociétés savantes et associations médicales plaidaient pour une généralisation du vaccin anti-HPV jusqu’à 26 ans.
L’objectif ? Accélérer l’élimination des cancers liés au papillomavirus. Ainsi, face aux enjeux persistants de santé publique et malgré quelques hésitations sur la méthode optimale, la priorité reste claire : protéger tôt pour freiner durablement la circulation du virus dans toute la population.