Un ordinateur recrée un “bonjour” dit “idéal”
Des chercheurs français sont parvenus à recréer, à l'aide d'un ordinateur, un "bonjour" dit "idéal". Et d'estimer que cette méthode pourrait servir à "identifier la représentation des émotions notamment auprès de personnes souffrant d’autisme".
Terme banal puisque généralement employé au moins une fois par jour, “bonjour” peut néanmoins être vecteur d’émotions différant selon la manière dont la salutation a été émise. Pour témoigner d’une détermination ou installer une marque de confiance, il existe ainsi une certaine façon de prononcer ce “bonjour”.
Des chercheurs français du CNRS, de l’École Normale supérieure (ENS) et de l’université d’Aix-Marseille affirment être parvenus à recréer ce “bonjour” dit “idéal” par ordinateur. Pour ce faire, et comme rapporté par nos confrères du Dauphiné Libéré, ils ont d’abord procédé à l’enregistrement d’un “bonjour” neutre.
Un “bonjour” neutre a été retravaillé à l’aide d’un logiciel
Une base de travail qui a ensuite été modifiée via un logiciel au niveau de son intonation. Lundi, le CNRS a indiqué qu’avec cette méthode, ont alors été générés “aléatoirement des milliers d’autres prononciations du même mot ayant toutes une mélodie différente”.
Ce ne sont toutefois pas ces chercheurs qui ont sélectionné les intonations voulues. Ils ont ainsi fait écouter les générations obtenues à 40 personnes, et ces dernières devaient évaluer si le “bonjour” entendu témoignait d’un individu “déterminé” ou “digne de confiance”.
Une méthode appelée à aider les personnes atteintes d’autisme
Les auteurs de l’étude expliquent que “pour paraître déterminé le mot doit être prononcé avec une hauteur descendante, plus marquée sur la deuxième syllabe. Au contraire, pour être perçu comme digne de confiance, la hauteur doit monter rapidement à la fin du mot”. Et de poursuivre en soulignant que “ce code est partagé par les hommes comme par les femmes et est indépendant du sexe de la voix écoutée”.
Dans un premier temps, ces scientifiques pensent pouvoir appliquer cette méthode en faisant “analyser la perception des mots auprès de personnes victimes d’un AVC, une pathologie qui peut altérer la perception de l’intonation de la voix”. Sur le long terme, leur souhait serait d’aider à “identifier la représentation des émotions notamment auprès de personnes souffrant d’autisme”.