Un député s’attaque à la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée : « une question de principe »

Image d'illustration. Gros plan d un verre à vin rempli de liquide rouge profond sur un comptoir en bois rustiqueADN
Un député remet en cause la présence d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale. Cette initiative relance le débat sur les pratiques des élus et interroge sur l’exemplarité attendue au sein des institutions publiques.
Tl;dr
- Proposition d’interdire l’alcool à la buvette parlementaire.
- 90 % des frais seraient remboursés via fonds de mandat.
- Vives réactions de députés, débat toujours ouvert.
Vers la fin d’une tradition à l’Assemblée nationale ?
Depuis le 31 octobre 2025, une proposition agite discrètement les couloirs du Palais Bourbon. Dans un rapport sans détour, le député du Loiret pour Génération.s, Emmanuel Duplessy, invite à repenser la présence d’alcool à la fameuse buvette de l’Assemblée nationale.
L’élu suggère ni plus ni moins que d’« arrêter la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale », remettant en question une habitude vieille comme le parlementarisme français.
L’alcool, une exception bien française au travail parlementaire
Sur ce point, difficile de ne pas remarquer le contraste. Là où, partout en France, la législation interdit l’alcool sur les lieux de travail – sauf tolérance lors des repas –, l’enceinte de l’Assemblée fait figure d’exception.
Un verre de vin ou une bière peuvent ainsi s’y consommer entre deux séances. La tradition n’est pas neuve : députés, ministres et collaborateurs ont depuis longtemps pris l’habitude de se retrouver autour d’un verre, avec des tarifs oscillant entre cinq et huit euros.
L’argent public au cœur du débat
Mais le rapport va plus loin qu’un simple plaidoyer pour la sobriété. Ce que pointe particulièrement Emmanuel Duplessy, c’est que ces consommations sont souvent réglées par les députés via leurs frais de mandat. Selon lui, environ 90 % des recettes annuelles de la buvette – soit quelque 100 000 euros – auraient été remboursées par ce biais. Cela représenterait en moyenne 20 euros mensuels par élu. Une pratique qui, selon le parlementaire, pose une véritable « question de principe » quant à l’utilisation des fonds publics.
Voici ce que relève concrètement le rapport :
- Dépenses imputées aux frais de mandat : Près de 90 % des consommations.
- Total annuel estimé : Environ 100 000 euros.
- Moyenne mensuelle : 20 euros par député.
Des réactions tranchées au sein de l’hémicycle
Inutile de dire que la recommandation n’a pas laissé indifférent sous la Coupole. Certains parlementaires crient à l’excès : sur X (ex-Twitter), le député RN Frédéric Falcon a ironisé en déclarant « Nous continuerons à défendre notre viticulture […] assez de ces mesures d’inspiration islamiste ». De son côté, le socialiste Philippe Brun, tout en reconnaissant que « L’Assemblée est un des rares lieux de travail où l’alcool est autorisé », semble prêt à poursuivre le débat… autour du comptoir.
En somme, alors même que ce sujet soulève autant la question du symbole que celle des finances publiques, rien n’est encore décidé. Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ? L’histoire tranchera – peut-être avec modération.