Un chirurgien visé par une plainte après avoir indiqué qu’il ne recevrait “aucun salarié de la SNCF”
Selon lui, il s'agit d'une "plaisanterie", mais elle lui vaut une plainte auprès du conseil départemental de Seine-et-Marne de l'Ordre des médecins.
Au premier jour de la grève des cheminots de la SNCF le 3 avril dernier, un chirurgien orthopédique a apposé dans son cabinet de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) une affichette indiquant qu’“en raison d’un mouvement social du Dr Henri Robin, il ne [recevrait] ce jour aucun salarié de la SNCF”.
En outre, et en cas d’urgence, il les invitait à se rendre à l’hôpital privé de Nogent-sur-Marne, “en prenant le RER E” suivi du RER A, malgré “1 RER sur 3”, un trajet qui prendrait en temps grève et selon lui “environ 3 heures”.
Il dit avoir “essayé de faire un truc d’humour”
Franceinfo, qui a relayé l’information, a contacté le praticien à l’origine de cette annonce. Le Dr Henri Robin l’affirme : “C’était une plaisanterie. Si un cheminot se présentait, bien sûr que je le prendrais. En pratique, je n’ai jamais refusé personne”.
Nanan franchement il est colère 😡celui-là hein! Heureusmt qu’ê. médecin ce n’est pas de devoir soigner💉quiconque se présente parce que sinon nous pourrions croire a 1 sermon d’hypocrite!J’👂🏼qu’il soit 1 voyageur 🚂 Excédé #ReformeSncf #SNCF #Iamcheminot #cfdtcheminot 1/2 pic.twitter.com/BsS6RJBhX1
— misterzOom_Aurelien (@MisterzoomAurel) May 19, 2018
“Tous mes patients m’en parlent. […] 95 % des gens trouvent que c’est bien tourné”, ajoute celui qui précise que l’affichette se trouve toujours sur un mur. Il avance encore avoir voulu “faire un truc d’humour” dans le but de faire part de son “énervement”, étant lui-même usager.
Après la plainte, le praticien confiant
Le 18 mai dernier, une plainte est donc déposée auprès du conseil départemental de l’Ordre des médecins. Franceinfo a pu la consulter. Le particulier à son origine y dénonce “un comportement inapproprié”, et souhaite qu’un rappel à l’ordre lui soit adressé. “Demain, ce sera quoi, un refus d’une couleur de peau, d’une origine, d’une orientation sexuelle… ! ?”, ajoute-t-il.
D’après le Conseil national de l’Ordre des médecins, il est prévu dans un premier temps une tentative de conciliation, et une entrevue entre le médecin et le plaignant. Si elle n’aboutit pas favorablement, les juges administratifs s’empareraient du litige.
Mais le Dr Robin ne paraît pas plus inquiet que cela : “Le conseil m’a envoyé un courrier avec le contenu du texte et je vais maintenant devoir donner ma version des faits”.