Turquie: 474 arrestations suite à des émeutes contre la communauté syrienne

L'arrestation d'un Syrien, suspecté de harcèlement envers un enfant, a exacerbé les tensions en Turquie vis-à-vis de la communauté syrienne. Quelles pourraient être les conséquences de cette situation ?

Le contexte sociopolitique actuel en Turquie continue de donner lieu à une série de tensions, particulièrement visibles sur les médias sociaux. Plusieurs vidéos auront été publiées sur différentes plateformes, documentant des actes de vandalisme ciblant spécifiquement des entreprises appartenant à des ressortissants syriens.

Certaines de ces vidéos montrent des agressions particulièrement explosives, comme des hommes brisant les vitres d’une épicerie – appartenant prétendument à des commerçants syriens – avant d’y jeter un engin incendiaire.

Appelations au calme et réactions politiques

Dans l’arène politique, ces incidents ne sont pas passés sans réaction. Le gouvernorat de Kayseri a manifesté un appel à la retenue, soulignant que les agressions ciblaient également des individus titulaires de la nationalité syrienne comme une « enfant de cinq ans victime de harcèlement ».

Dans la même veine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé cette vague de violences contre la communauté de réfugiés syriens, considérable en Turquie. Le chef de l’État a fermement déclaré : « Peu importe qui ils sont, il est inacceptable de mettre le feu aux rues et aux maisons des gens. »

Propagation des tensions

Cependant, ces violences ne se sont pas limitées à une localisation géographique spécifique. Elles se sont propagées à plusieurs autres villes du pays, y compris Istanbul. Devant de tels événements, la police a dû renforcer la sécurité autour du consulat syrien à Istanbul.

Réfugiés syriens en Turquie

La Turquie, en tant que pays d’accueil pour environ 3,2 millions de réfugiés syriens, comparativement à une population totale de 85 millions d’habitants, a été à plusieurs reprises ébranlée par des crises de xénophobie ces dernières années.

Souvent, ces accès de violence sont déclenchés par des rumeurs colportées sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes de communication numérique. Un commentaire fréquent dans ce type de scénarios est : « Nous ne voulons plus de Syriens ! Nous ne voulons plus d’étrangers ! », crié par un homme dans une des vidéos susmentionnées.