Tunisie : les femmes désormais autorisées à se marier avec des non-musulmans
Le gouvernement tunisien vient d'annuler les textes de loi qui défendaient, et ce depuis une quarantaine d'années, les femmes du pays de se marier avec des non-musulmans, et inversement.
La Tunisie vient d’accorder encore plus de droits à sa population, quelques mois à peine après avoir voté une loi empêchant désormais les hommes accusés de viols sur mineures de se soustraire à des poursuites en se mariant avec leur victime.
Jeudi, la porte-parole de la présidence de la République Saïda Garrach a ainsi publié un message sur sa page Facebook annonçant que les femmes tunisiennes ne sont maintenant plus tenues de se marier avec un homme ayant d’abord épousé la religion musulmane.
Mariage en Tunisie : annulation de la circulation de 1973
Le message, traduit ici par nos confrères du Point, dit plus précisément ceci : « Ont été annulés tous les textes interdisant le mariage d’une Tunisienne à un non-musulman, à savoir la circulaire de 1973; et tous les textes qui y ressemblent. Félicitations aux femmes de Tunisie pour l’enracinement du droit de choisir librement son conjoint ».
Une démarche qui avait été initiée le 13 août dernier, à l’occasion de la Fête de la femme. Ce jour-là, le président de la République Béji Caid Essebsi avait annoncé deux propositions. La première, depuis rejetée par les responsables religieux du pays, concernait l’égalité successorale entre les sexes (la femme hérite environ moitié moins que l’homme).
https://www.facebook.com/saida.garrach/posts/10213599649486777
Plus de nécessité d’un certificat de conversion
La seconde proposition du chef d’État tunisien avait trait à l’annulation des textes obligeant une femme musulmane à se marier avec un homme lui aussi musulman. Une pétition avait d’ailleurs été lancée pour faire abroger la circulaire du ministère de la Justice datée de 1973.
Jusqu’ici, il était nécessaire que le futur époux fournisse un certificat de conversion s’il désirait se marier avec une Tunisienne musulmane sans l’être lui aussi. Dans le cas d’un mariage célébré à l’étranger sans ce document, l’union n’était pas reconnue officielle en Tunisie. On peut désormais se demander si la porte vient d’être ouverte pour une ouverture plus large des conditions de mariage au Maghreb, ou bien si la Tunisie fera figure d’exception sur la question.