Tuberculose : plus de 4.000 morts par jour, 1,5 million par an
Un nouveau rapport de l'OMS révèle que la tuberculose tue plus de 4.000 personnes par jour, après avoir ciblé 10 millions de personnes l'an passé.
La recherche a permis à la mortalité liée à la tuberculose de reculer de 47% depuis 1990. La maladie demeure pour autant à craindre, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) venant ainsi de délivrer un rapport annuel sur la tuberculose appelant à des efforts renforcés pour une lutte plus intense et des résultats plus positifs encore.
On apprend, via nos confrères du Monde, que la tuberculose tue 1,5 million de personnes par an (soit pratiquement autant que le VIH) et plus de 4.000 par jour. En 2014, elle avait ciblé près de 10 millions d’individus. Des chiffres qui, s’ils tendent à alarmer l’opinion, sont cependant appelés à être considérablement réduits dans les années à venir.
Mortalité liée à la tuberculose : aussi puissante que celle causée par le VIH
Le docteur Mario Raviglione, directeur du programme mondial responsable de la maladie au sein de l’OMS, a en effet déclaré que “la bonne nouvelle [de ce bilan], c’est que l’on peut confirmer que la cible fixée pour la tuberculose dans les Objectifs du millénaire pour le développement a été atteinte, avec la majeure partie des progrès obtenus au cours des 15 dernières années, et 43 millions de vies sauvées. Néanmoins, plus de 4.000 personnes meurent encore de la tuberculose chaque jour, et nous aurions sauvé davantage de vies avec des efforts comparables à ceux qui ont permis les progrès importants contre le VIH.” On notera que 12,5% des 9,6 millions de patients atteints par la tuberculose dans le monde en 2015 étaient séropositifs.
3,6 millions de cas “non détectés ou non notifiés”
Le docteur Raviglione a également pointé le doigt sur “le défi posé par les cas de tuberculose non détectés ou non notifiés. Nous estimons qu’au moins 3,6 millions de cas nous échappent. Nous avons besoin de nouveaux outils, d’autant que le pourcentage de formes de tuberculose multirésistante (MDR-TB) se maintient aux environs de 3 % ou 4 % des cas.” Le docteur Grania Brigden, directrice médicale par intérim de la campagne d’accès de Médecins sans frontières (MSF), estime quant à elle plus durement que “sans une action corrective considérable, la vaste majorité des personnes avec une MDR-TB ne sera jamais diagnostiquée, mise sous traitement ou guérie”.